Intervention de Jean-Marie Vanlerenberghe

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 1er juin 2005 : 1ère réunion
Audition des représentants des organisations patronales

Photo de Jean-Marie VanlerenbergheJean-Marie Vanlerenberghe, président :

s'est interrogé sur l'opportunité de banaliser les maladies professionnelles liées à l'amiante. Notant que le CPA avait sous-évalué les dangers de l'amiante, mais qu'il n'en avait pas négligé les aspects économiques, il s'est demandé si ce lobby n'avait pas contribué à maintenir l'utilisation de l'amiante, alors que sa nocivité était connue de longue date. Il a fait observer que les produits de substitution, dont certains sont d'ailleurs aussi dangereux que l'amiante, existaient depuis longtemps, mais qu'on avait essayé d'en limiter l'utilisation en France.

Le Dr François Pelé a insisté sur la complexité des questions ainsi soulevées, notant que les connaissances scientifiques sur l'amiante avaient évolué. Il a indiqué que l'amiante avait été banni aux Etats-Unis en 1973 et que la plupart des connaissances scientifiques sur cette fibre provenait de ce pays, qui continue néanmoins à en utiliser. Il a également fait état d'autres interrogations scientifiques : la validité de la distinction entre amiante blanc et amiante bleu, le lien entre le risque et la dose d'exposition ou encore les effets réels de ce matériau sur les cancers pulmonaires, rappelant que c'est seulement en 1977 que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait classé l'amiante parmi les facteurs des cancers du poumon et de la plèvre.

a fait observer que le Professeur Brochard, par exemple, avait certes beaucoup publié sur les risques de l'amiante, mais qu'il avait aussi siégé au CPA pendant plusieurs années. Il s'est demandé si le risque lié à l'amiante n'avait pas été tout simplement accepté en connaissance de cause.

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