Intervention de Yannick Bodin

Mission commune d'information sur l'organisation territoriale du système scolaire et sur l'évaluation des expérimentations locales en matière d'éducation — Réunion du 1er février 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Racine président du haut conseil de l'éducation hce

Photo de Yannick BodinYannick Bodin :

J'aimerais moi aussi que le HCE survive à cette épidémie de suppression de tous les corps intermédiaires et de tous les conseils de la République. Vos travaux nous intéressent en effet beaucoup et il serait dommage que nous n'ayons plus, à notre disposition, que les avis de l'Inspection générale de l'éducation nationale.

S'agissant des écoles primaires, force est de constater qu'il ne serait pas simple d'accorder un même statut à l'ensemble des chefs d'établissements en poste, compte tenu de la disparité des situations, sur le terrain. Quoi de commun, en effet, entre une école de ZEP disposant de 25 classes et une école rurale à classe unique ?

Les inspecteurs d'académie sont théoriquement censés assurer l'animation pédagogique de leur secteur. Néanmoins, ceux-ci ont peu à peu glissé de cette fonction première vers une fonction beaucoup plus administrative et il conviendrait par conséquent de revenir sans plus attendre à ces fondamentaux. Il me semblerait en effet beaucoup plus efficace de redonner une consistance pédagogique à l'inspection générale, plutôt que de songer à réinventer un statut juridique qui ne serait pas adaptable à la disparité des situations des chefs d'établissements, sur le terrain.

Comme nous l'avons déjà indiqué précédemment et comme vous l'avez vous-même affirmé, l'éducation nationale pâtit d'un manque d'évaluation généralisé. J'en veux pour preuve le fait que l'expérimentation initiée il y a maintenant huit ans, sur le lycée des métiers, n'a toujours pas été évaluée à ce jour. Il est par ailleurs problématique que l'on ne trouve pas de personnalités extérieures pour présider les conseils d'administration des lycées professionnels, et ce contrairement à ce qui se pratique assez facilement dans les établissements agricoles ou dans les instituts universitaires de technologie (IUT), notamment.

Si l'on entend assurer la continuité entre l'école élémentaire et le collège, il faut s'attacher à supprimer, avant toute chose, la rupture existant actuellement entre la classe de CM2 et la classe de sixième. Dans la pratique, les élèves de CM2 se retrouvent en effet, du jour au lendemain, dans un établissement dont la structure est celle d'une classe de seconde. Il conviendrait par conséquent de remédier à cet état de fait, en commençant par modifier la dénomination de cette classe, qui deviendrait être « la première année de collège » et non plus « la sixième année de lycée ».

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