Je regrette les déclarations intempestives du vice-président et de certains membres de la CRE à l'encontre d'ERDF : depuis votre prise de fonctions et celle du nouveau président d'EDF, les élus constatent votre volonté de coopérer.
Mais il faut rappeler que les investissements dans le réseau de distribution ont fortement baissé ces dernières années : ils ne représentaient plus que 2,3 milliards d'euros en 2009, contre 3,3 milliards en 1992, et ils ont même diminué jusqu'à 1,6 milliard en 2004 ! La durée moyenne de coupure est passée de 52 minutes en 2000 à 100 minutes cette année. Le taux d'enfouissement des lignes à basse tension est de 40 %, contre 84 % en Allemagne et 83 % au Royaume-Uni, celui des lignes à moyenne tension de 40 % contre 70 % et 46 %. Il est vrai que notre territoire s'y prête moins ; mais il serait souhaitable d'atteindre un taux de 50 %, ou au moins d'enfouir davantage de lignes à moyenne tension. Lors de la tempête de 2009, on a constaté que la proportion de fils nus était encore très importante : 100 000 kilomètres sur plus de 600 000 kilomètres de lignes à basse tension. Il faut les remplacer. En outre les lignes HTA devraient contourner les zones boisées. De tels investissements seraient raisonnables, et pourraient être financés par une hausse modérée du TURPE, de l'ordre de 1 % par an, ce qui augmenterait de 0,4 ou 0,5 % la facture d'électricité. Il faut expliquer à nos concitoyens pourquoi le tarif de l'électricité est tellement plus élevé en Allemagne !
Pourquoi ne pas élaborer dans chaque département un schéma de sécurisation des réseaux, afin de mieux coordonner les efforts de chacun ?
Les techniciens d'ERDF font un travail remarquable : nous avons pu le constater lors de la tempête Xynthia, alors qu'en 1999 nous avions déploré un certain flottement. Mais j'insiste sur l'exigence de proximité : dans chaque zone de 30 000 habitants, un technicien connaissant bien le terrain devrait pouvoir intervenir rapidement.