Intervention de Jean-Christophe Pagès

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 28 juin 2011 : 1ère réunion
Présentation des travaux du haut conseil des biotechnologies

Jean-Christophe Pagès, président du Comité scientifique :

Lorsqu'il s'agit d'évaluer les risques environnementaux, l'impossibilité de conduire des essais en champ en France est regrettée par les scientifiques. Le problème du transfert de gènes de résistance aux antibiotiques de la plante vers les bactéries du sol est à cet égard intéressant. Des études de génomique ont montré qu'il n'y avait pas de risque. Pour autant, on a besoin d'essais en champ en France. C'est indispensable, car les essais conduits dans des espaces protégés le sont dans un contexte nécessairement spécifique, qui biaise l'appréciation d'une éventuelle dangerosité.

Le Comité scientifique ne produit pas d'analyse bénéfice/risque. Il dispose cependant de données factuelles et scientifiques colligées selon une méthodologie permettant d'expliquer quels sont les bénéfices agronomiques, notamment dans le cas du maïs BT ; le comité peut ainsi mettre en garde contre des pratiques qui ne seraient pas adaptées avec le type de plante concerné.

Les biotechnologies émergentes seront sujettes potentiellement au même souci d'acceptabilité que les OGM, si on ne prend garde de mieux les faire connaître. Le HCB s'efforce de contribuer à cet effort d'explication à travers son site Internet. Il s'agit d'informer sur la diversité des techniques concernées et sur leur but. On peut ainsi montrer que le ciblage de l'intégration d'un transgène existe déjà, et que la mutagenèse dirigée révolutionnera la sélection. C'est une des missions du HCB de faire oeuvre de pédagogie.

L'évaluation des risques s'alimente des observations faites sur la santé humaine et animale, de l'analyse de l'impact des différentes pratiques agronomiques sur l'environnement.

S'agissant du mélange des genres créé par la coexistence des deux comités actuels, on pourrait imaginer de le surmonter par la création d'un troisième comité : deux comités d'experts et un comité plus représentatif de la société.

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