a ajouté à son tour les précisions suivantes :
- les projets de fusion du ministère de l'Education nationale et du ministère de la Culture ne constitueraient pas une innovation complète : il faut rappeler qu'historiquement l'administration des Beaux-arts était initialement rattachée au ministère de l'Instruction publique et ne faisait alors l'objet que d'efforts extrêmement modestes ; la Culture et l'Education nationale ont été en 1992 confiées à un même ministre sans que ce rapprochement se révèle particulièrement fécond ;
- le Haut Conseil a procédé à un examen systématique de la place de l'enseignement artistique dans l'enseignement français et en a retiré le bilan suivant : les universités sont actuellement largement absorbées par la mise en place de la réforme du système Licence-master doctorat (LMD) ; les enseignements postérieurs au bac, et plus particulièrement les enseignements techniques et artistiques, présentent un bilan satisfaisant : ces enseignements sélectifs débouchent sur des emplois dans des filières comme celles du design ou de l'architecture intérieure, et leur seul défaut réside dans un sentiment d'autosatisfaction qui ne les pousse pas à s'améliorer ; la situation au lycée est également satisfaisante car la diversification des enseignements, allant de pair avec leur caractère facultatif, s'est révélée à l'expérience tout à fait positive ; la place des enseignements artistiques au collège est en revanche très réduite : elle se limite à une heure pour l'enseignement musical et pour celui des arts plastiques ; c'est sur l'école primaire qu'il conviendrait aujourd'hui de concentrer nos efforts car, à de très rares exceptions, l'éducation artistique n'y est pas présente ; en dépit de la place que lui font en principe les programmes officiels, elle est très peu développée en pratique, car les maîtres n'y sont pas convenablement préparés ; à cet égard, la transformation des écoles normales en IUFM s'est traduite par une régression : au cours de leurs deux années de scolarité, les futurs maîtres d'école, n'y reçoivent que douze heures de formation ; leur démotivation est ensuite accentuée par le fait que ces disciplines ne sont pas prises en compte par les inspecteurs dans l'évaluation des enseignants ;
- une solution réaliste à ce problème réside dans la conjonction de trois types d'actions : préparer les enseignants à accueillir des intervenants spécialisés dans les enseignements artistiques ; repérer ceux des futurs enseignants qui présentent une véritable appétence pour ces disciplines et leur dispenser une formation plus poussée qui leur permette d'intervenir auprès de leurs autres collègues ; enfin, inciter l'Education nationale à rendre des comptes sur les efforts qu'elle doit faire en ce domaine.