En réponse, M. Jacques Mistral a indiqué qu'il faisait partie des économistes qui ne croyaient pas que la mondialisation conduisait à l'effacement des Etats-Nations au profit des multinationales. Il a indiqué que, si de nombreuses sociétés américaines avaient délocalisé entièrement leur production en Chine, à l'image de « Wal-Mart » ou de « Fedex », les Etats avaient un rôle majeur à jouer pour « canaliser » les échanges économiques. Il a fait part de son expérience personnelle de directeur Asie du groupe des Assurances Axa pour faire remarquer que les autorités chinoises gardaient un contrôle national étroit sur l'économie, alors même que la Chine est un pays économiquement ouvert.
Il a estimé que les Etats-Unis disposaient de véritables avantages comparatifs qui expliquaient la capacité de ce pays à sortir de la crise économique, avec un vaste marché domestique, des institutions stables et surtout un exceptionnel esprit d'entreprise. Il a cité l'exemple du « capitalisme vert », en faisant valoir que si cela était perçu comme une contrainte en Europe, cette idée était au contraire vue comme une opportunité, une source de « business » et de profits outre-atlantique, notamment pour les entreprises ou les centres de recherches.
S'agissant de l'euro, il a considéré que, compte tenu des intérêts communs qui lient les pays de la zone euro, une réaction commune face à un choc extérieur serait nécessaire et il a estimé qu'une telle réaction ne pourrait venir que du couple franco-allemand.