Intervention de Charles Edelstenne

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 27 mai 2009 : 1ère réunion
Conséquences de la crise économique et financière en matière de sécurité et de défense — Audition de M. Charles Edelstenne président de dassault aviation et président du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales gifas

Charles Edelstenne, président de Dassault Aviation et président du Groupement des Industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) :

En réponse, M. Charles Edelstenne a précisé que :

- le GRIPEN est effectivement en concurrence à l'exportation avec le Rafale, mais son moteur, ses commandes de vol et son radar sont fabriqués sous licence américaine : on ne peut donc considérer qu'il s'agisse d'une fabrication purement suédoise. Sa société productrice a livré tous ses avions militaires, et n'a que des activités civiles restreintes. Elle a donc un besoin vital de succès à l'exportation. La Suède s'est jointe au programme NEURON, prévoyant la réalisation conjointe, par six pays européens, d'un démonstrateur de drone armé, pour l'instant sans finalité opérationnelle, ce qui souligne le besoin suédois de s'associer pour conserver une activité aéronautique militaire et c'est une bonne chose qu'elle ait rejoint avec son savoir-faire le projet NEURON ;

- le JSF est un programme lancé il y a une dizaine d'années en réponse à un rapport de prospective remis au Pentagone, qui soulignait le caractère intenable de la croissance continue des coûts des avions de combat, à l'horizon 2050. Le JSF visait donc à équiper l'armée de l'air, la marine et le corps des Marines américains de 2 800 avions à coût réduit. Durant les cinq dernières années, ce coût a crû de près de 50 % et les autorités américaines ont déjà réduit le nombre d'avions commandés de plus de 400. Les Etats-Unis ont fait financer les coûts de recherche et de développement de ce programme à hauteur de 5 milliards d'euros, par les pays européens partenaires, et ce programme devrait aboutir à son terme sans concession majeur des Etats-Unis envers ces derniers en termes de transferts de technologies. Aujourd'hui, au stade du prototype, cet avion accuse deux à trois ans de retard, ses premières livraisons étant prévues vers 2014 aux Etats-Unis, et ultérieurement en Europe ;

- la Mauritanie n'a formulé aucune demande en matière d'avion de surveillance maritime. Le marché constitué par ces avions est très étroit, en dépit d'indéniables besoins.

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