Intervention de Jean-Pierre Cantegrit

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 novembre 2008 : 1ère réunion
63e assemblée générale de l'onu — Communication

Photo de Jean-Pierre CantegritJean-Pierre Cantegrit :

a ensuite présenté la place de la France, du français et de la francophonie au sein des Nations unies. Il a relevé que le constat effectué dans le rapport annuel au Parlement sur l'emploi de la langue française de 2006, qui soulignait que 90 % des rapports des Nations unies étaient initialement rédigés en anglais, n'avait guère été infirmé, en dépit d'une résolution de l'Assemblée générale adoptée en 2007 qui réaffirmait l'importance de la parité des six langues officielles de l'organisation.

La place du français à l'ONU ne correspond toujours pas à celle qui lui est attribuée par les textes fondateurs. Au niveau du recrutement, la règle est de prévoir le caractère obligatoire de l'anglais et seulement « souhaitable » du français, même pour des embauches destinées à des pays francophones.

A l'Assemblée générale, alors même que l'Organisation internationale de la francophonie compte 70 membres, le nombre des interventions en français est en baisse.

L'une des principales raisons du recul du français tient aux contraintes budgétaires. En effet, la traduction des documents ou la création de sites Web se heurte aux limites du budget. De plus, lors de réunions informelles, qui jouent pourtant un rôle fondamental dans le processus de négociation des textes, la langue anglaise est systématiquement imposée. Dans ce contexte, un certain nombre de délégués francophones qui ne maîtrisent pas suffisamment l'anglais sont défavorisés pour exprimer leur position.

La réduction de la place du français et des Français aux Nations unies est le fruit de la facilité. Pourtant le ministère des affaires étrangères et européennes dispose d'une stratégie claire visant à promouvoir les jeunes au travers du programme des experts associés et à suivre leur carrière, en commençant aux niveaux intermédiaires P2 et P3 et en accompagnant leur progression dans la hiérarchie.

a souligné que la place des Français à l'ONU suppose une stratégie de placement des fonctionnaires français ou francophones. Les Allemands ou les Russes appliquent une « stratégie du flipper » : quand la balle frappe en haut, il faut qu'elle redescende, ce qui signifie qu'il ne suffit pas d'obtenir les plus hauts postes, mais qu'il faut également investir sur le niveau P2-P3 qui est le niveau critique.

Des efforts particuliers doivent être faits dans les secteurs où la France a des lacunes en matière de représentation, comme la gestion, les finances ou les ressources humaines. Il en va de même au département des opérations de maintien de la paix, où il est nécessaire de prendre en considération l'importance des contingents francophones qui sont déployés dans les pays en crise.

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