Intervention de François Copigneaux

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 28 septembre 2011 : 1ère réunion
Commerce électronique atelier de prospective

François Copigneaux, directeur général de Coliposte :

Dans vente à distance, il y a « distance » et l'e-commerce, comme toute vente à distance, suppose l'intervention de logisticiens pour la mise en colis et la livraison. Son but : vendre partout et presque tout. En ce sens, il est un outil pour le développement des territoires, qui ne se limite pas aux grandes agglomérations. Parmi nos clients, je peux citer un magasin d'équipements de moto de Fréjus qui vend des casques dans toute l'Europe. Grâce à internet, la broderie de Fécamp peut se vendre au Japon.

La Poste est très heureuse de participer à l'émergence de ces nouveaux acteurs qui s'inscrivent dans le mouvement initié par la vente par correspondance sur catalogue développée après la guerre. Nouveaux acteurs, nouveaux consommateurs, mais aussi nouveaux produits. CDiscount, qui a beaucoup vendu de DVD à ses débuts, évolue. Le poids moyen de ses colis, qui oscillait entre 250 et 500 g, est désormais de 4 kg. Malgré ces renouvellements, on observe un nombre de livraisons plutôt stable. Phénomène plus nouveau : avec E-bay ou PriceMinister, apparaissent des marchés entre particuliers pour les produits de seconde main qui sont appelés à un bel avenir en temps de crise.

Le souci de La Poste est de s'adapter à chaque achat : on ne livre pas de la même façon un petit livre et une machine à laver le linge. À Paris et dans sa région, nous proposons désormais la livraison le soir avec choix du créneau horaire par SMS. On y vient. Il s'agit d'assurer un service efficace au juste prix, de renforcer la confiance du consommateur pour assurer le développement de la vente à distance.

Ce développement, dont nous nous réjouissons tous ici, suscite aussi des inquiétudes, en particulier chez les élus, qui craignent de voir disparaître les commerces de proximité et leurs centres villes encombrés de camions de distribution - Ludovic Duprez a évoqué ce point. Il faut dissiper les craintes, et souligner les réels effets bénéfiques du e-commerce sur l'environnement urbain. Le transport par La Poste, par exemple, grâce aux volumes concernés, à sa présence sur le territoire et à la synergie courrier-colis, autorise une véritable mutualisation. Nous avons conduit une étude qui montre que bien des déplacements sont ainsi épargnés. Il faut savoir qu'une voiture jaune livrant cent colis, c'est 99 véhicules de moins. Il est vrai que La Poste n'est pas seule concernée, elle ne délivre pas les produits d'alimentation ou le gros matériel, mais pour les petits colis, les élus peuvent se rassurer : ce changement dans les modes de consommation, en même temps qu'il assure un gain de temps pour les consommateurs, aide à lutter contre la congestion urbaine.

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