La Redoute et Les Trois Suisses font en effet 70 % de leur chiffre d'affaires en e-commerce. La situation est toute différente en Allemagne, où le e-commerce ne peut prendre la même surface, pour la bonne raison qu'il ne peut être rentable, en vertu de la réglementation outre-Rhin : le consommateur peut retourner l'article... aux frais du vendeur. Or le transport est l'une de nos lignes les plus lourdes. En Allemagne, le taux de retour est de trois à quatre fois supérieur à celui que l'on connaît dans d'autres pays européens - vous comprendrez notre attention au projet de directive sur le droit des consommateurs. Si l'on incite le client à retourner, et qu'on lui permet de le faire au-delà même de sept jours, jusqu'à quatorze... C'est pourquoi nous ne plaçons en Allemagne que quatorze familles de produits sur les trente de notre palette : le risque commercial serait trop important. On estime que le chiffre d'affaires 2011 du e-commerce n'y serait que de 25 à 30 milliards d'euros, contre 31 milliards en France et jusqu'à 68 milliards en Grande Bretagne. J'ajoute que les petits acteurs que l'on évoquait tout à l'heure ne peuvent y faire leur niche, toujours à cause du retour-marchandise.