Intervention de Jean Prévost

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 28 septembre 2011 : 1ère réunion
Commerce électronique atelier de prospective

Jean Prévost, directeur de l'innovation du groupe Casino :

Je me suis demandé quelles grandes familles de produits pouvaient être vendus sur la toile, avec pour paramètres le temps et la fonction, pour constater que, dans dix ans, les hypermarchés auront perdu, dans l'hypothèse basse, 30 à 40 % de leur chiffre d'affaires. Ils sont déjà beaucoup moins nombreux, et ceux qui survivront devront muter. J'ai été conseil du président d'Auchan, avant ma vie chez Casino. Le génie de Gérard Mulliez est d'avoir su se demander comment évoluer. Nous y travaillions alors au concept d'Aucean - on passait du « h » au « e » pour tenir compte de la notion de temps. Pour moi, il y aura, à l'avenir, plus de magasins de proximité. Et ceux qui les ont vendus il y a quelques années s'en mordront les doigts. Aux débuts de ma carrière, j'ai planché sur une commande des droguistes, que l'on appelait des marchands de couleurs, alors qu'il n'existait que sept supermarchés. Je leur ai dit qu'ils allaient perdre dans les cinq ans les marchés de la lessive, du bricolage... Ils se sont moqués, ont évoqué poliment la fougue de mon jeune âge. Je m'étais trompé. En effet, je m'étais trompé de deux ans car, trois ans plus tard, la pièce était jouée. Les choses iront très vite de même, aujourd'hui, sur l'alimentaire. Les délocalisations ? Mes outils sont la sémiologie, et les mathématiques. J'ai dû aller chercher des mathématiciens à Bratislava. Nous faisons ici ce que l'on ne peut pas faire ailleurs.

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