La langue bretonne est un élément essentiel de l'identité de la Bretagne. Le premier texte en breton est un traité de botanique du VIIIe siècle, dont un exemplaire est conservé à Leyden. Le français a été imposé récemment en Bretagne de manière violente et dans des conditions parfois indignes, qui ont laissé des traces douloureuses dans la mémoire des familles. L'objectif de la proposition de loi, sous sa forme rectifiée, n'est pas de menacer la République ; le français est bien sûr enseigné en Bretagne, qui se distingue d'ailleurs par d'excellents résultats scolaires. Un rapport sur l'enseignement du breton a été remis en 2011 au recteur de Rennes. Il existe trois types de filières distinctes : le bilingue public, le privé et l'enseignement immersif Diwan. Les collectivités territoriales s'investissement massivement dans le développement de l'enseignement du breton avec l'appui du rectorat. En matière de médias, France 3 Bretagne est assez active et les départements ont mis en place des chaînes privées et des sites Internet dédiés. Un office public de la langue bretonne a été constitué ; il fonctionne bien et vient de se transformer en établissement public de coopération culturelle (EPCC). La langue fait partie d'un patrimoine immatériel qu'il faut défendre. Le texte de la proposition de loi est prudent et veut témoigner de l'engagement de la France en faveur des langues régionales. Les craintes manifestées par ses adversaires sont excessives alors que la mort d'une langue est un événement dramatique.