Intervention de Jacques Legendre

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er juin 2011 : 1ère réunion
Développement des langues et cultures régionales — Audition de M. Xavier North délégué général à la langue française et aux langues de france

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre, président :

Chacun connaît mon attachement au français et à son rayonnement international. A terme, mes chers collègues, le français est menacé par une tendance au bilinguisme anglophone dans notre pays même. Il ne faut pas opposer le français et les langues régionales, qui ne sont pas une menace. Il faut plutôt trouver un équilibre entre le français, seule langue dont l'usage est obligatoire, et des langues qui participent à la culture de certains de nos territoires. J'aimerais aussi que l'on fasse la différence entre des langues nées sur notre sol, il y a déjà bien longtemps, et les langues, qui ne doivent pas non plus se perdre, venues plus récemment à l'occasion de migrations. Nous devons conduire une réflexion pour permettre à ces patrimoines de rester vivants en nous gardant surtout d'instaurer une obligation de bilinguisme français - langues régionales. Je me méfie des revendications identitaires qui valorisent exclusivement l'enracinement dans une terre. Souvenons-nous de l'interpellation de Gide : « Né à Paris, d'un père uzétien et d'une mère normande, où voulez-vous Monsieur Barrès que je m'enracine ? ».

Xavier North, délégué général à la langue française et aux langues de France. - J'aimerais revenir un moment encore sur la différenciation des actions menées en faveur des langues régionales. Elle me paraît très nécessaire car les situations sont extrêmement différentes et on ne peut pas mettre toutes les langues sur le même plan. Quelle politique commune pourrait-on appliquer au basque et au poitevin saintongeais, si différents en termes de structures linguistiques, d'histoire, d'implantation géographique et surtout de vitalité ? Beaucoup de langues se sont étiolées naturellement mais certaines ne sont absolument pas menacées. Je crois que la grande vertu de la proposition de loi est de récapituler des dispositions existantes mais éparses au sein d'un corpus unifié, ce qui pourrait faciliter leur publicité et leur pleine application.

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