Intervention de Jean-Claude Quentin

Mission commune d'information sur le fonctionnement des dispositifs de formation professionnelle — Réunion du 7 mars 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Claude Quentin secrétaire confédéral chargé de l'emploi de la formation professionnelle et de l'assurance chômage de la confédération générale du travail-force ouvrière cgt-fo

Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral chargé de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'assurance chômage de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) :

En complément, M. Jean-Claude Quentin a apporté les précisions suivantes :

- une brochure de présentation des nouveaux dispositifs de formation a été diffusée à 20 000 exemplaires par FO, de même que deux millions de dépliants sur le DIF ; les 100 unions départementales du syndicat ont organisé des sessions d'information ; de fait, le niveau d'information des salariés peut être jugé satisfaisant, à l'exception toutefois des salariés des plus petites entreprises ;

- l'un des objectifs du DIF était de permettre une relance du dialogue social au sein des entreprises, notamment dans le cadre de l'entretien professionnel annuel sur les besoins de formation des salariés ; toutefois, cet aspect n'est pas encore suffisamment valorisé ; un risque serait que le DIF dérive vers un substitut au plan de formation, ce qui n'est pas sa vocation ;

- les inégalités d'accès à la formation sont fortes, en effet, en fonction des catégories socioprofessionnelles ; le DIF devrait permettre d'inverser cette tendance ;

- il faut être prudent à l'égard du « e-learning », qui doit être proposé avec un accompagnement pour de pas susciter de nouvelles inégalités ; par ailleurs, celui-ci s'apparente plus souvent à de l'information commerciale qu'à de la véritable formation continue ;

- dans l'objectif de renforcer la sécurisation des parcours professionnels et l'aide à la reconversion des salariés, il convient d'abord de mieux coordonner les dispositifs existants et de combler les éventuelles carences avant d'inventer autre chose, comme une « sécurité sociale professionnelle » ; les enjeux d'avenir portent notamment sur la mise en place d'un système de mutualisation permettant de garantir collectivement des droits acquis dans le cadre du contrat de travail et attachés à la personne ; la transférabilité du DIF pourrait ainsi intéresser le nouvel employeur, au lieu de constituer un frein à l'embauche ; une autre idée pourrait consister à maintenir pendant un an, en cas de plan social, les contrats de travail des salariés de l'entreprise concernée et de ses sous-traitants, et de mettre cette durée à profit pour reclasser les salariés ; le coût de cette mesure serait d'environ 0,3 % de la masse salariale, en partie compensé par les économies réalisées sur l'assurance chômage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion