Intervention de Jean-Michel Roulet

Mission commune d'information sur le fonctionnement des dispositifs de formation professionnelle — Réunion du 7 mars 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Michel Roulet président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires miviludes

Jean-Michel Roulet, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) :

En ce qui concerne les techniques permettant à ces formateurs d'entrer sur le marché, M. Jean-Michel Roulet a détaillé le scénario consistant à répondre, dans un premier temps, à un appel d'offres lancé par une grande entreprise pour une formation relative au « développement personnel » des collaborateurs. Au départ, la réponse du fournisseur de formation est à la fois de qualité et d'un coût peu élevé. La société fait alors état de sa satisfaction auprès du formateur, qui utilise cette première étape comme « carte de visite » pour prospecter de plus petites entreprises ne disposant pas des mêmes moyens de contrôle, et auxquelles il propose d'autres formations, accompagnées, le cas échéant, de « modules » pour les week-ends ou le soir, avec des méthodes plus « douteuses ». Le but est de soumettre les personnes formées à l'emprise mentale du formateur et de leur soutirer des financements pour la secte. Le nombre des « méthodes » ainsi utilisées, recensées par les renseignements généraux (RG), est passé en quelques années de 80 à 200 et aucune zone du territoire ne semble épargnée.

a indiqué qu'actuellement une simple déclaration suffisait pour se faire enregistrer en tant que formateur. Sur l'ampleur du phénomène, s'il y a peu de plaintes, les signalements se comptent par dizaines.

Il a relevé également le cas d'entreprises entièrement contrôlées par des adeptes de sectes et qui reversent une partie importante de leurs revenus, obtenus par des formations très chères, à leurs « gourous ».

Pour les alerter sur ce problème, la mission a envoyé un millier de courriers aux chambres consulaires et aux chambres économiques, en leur demandant de signaler les cas et d'évaluer le risque. Un bilan des réponses sera dressé dans les dix prochains mois.

a enfin insisté sur le fait que le développement de la dérive sectaire a réellement eu lieu avec le passage de formations techniques à des formations axées sur le développement personnel, formations qui ont été sous-traitées hors de l'entreprise, avec des résultats qui ne sont pas mesurables.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion