En réponse, M. Jean-Pierre Raffarin a indiqué que la conception chinoise du droit était très différente de la nôtre ; ainsi, le même mot signifie « apprendre » et « copier ». De ce fait, l'édiction de règles de droit, dans un cadre multilatéral comme l'OMC, devra être complétée par des relations bilatérales, s'appuyant sur un réel rapport de forces. S'agissant du dumping social, il a estimé que les Chinois avaient fait des efforts considérables pour rattraper leur retard technologique et améliorer la condition de leur main d'oeuvre. Il s'est dit, en revanche, préoccupé par l'existence de fonds souverains très importants, pouvant atteindre jusqu'à deux milliards de dollars par grande municipalité. Il faut donc que les Occidentaux, et les Français en particulier, disposent d'instruments pour établir des partenariats avec ces fonds souverains. Il a estimé que les Chinois sont devenus les banquiers du monde. Il faut en tenir compte.
a indiqué que les délégations avaient été très bien reçues, aussi bien par les autorités que par la population. La couverture médiatique du Président Poncelet présentant les excuses de la France à l'athlète Jin Jin a été massive, et ces images ont été largement diffusées en Chine, preuve que les autorités ont largement participé à cette logique d'apaisement.
a admis que la France n'avait pas assuré une présence économique en Chine à la hauteur de ses capacités politiques. Il a estimé que les Chinois avaient du mal à conceptualiser des valeurs absolues et se réfèrent, notamment en matière de Droits de l'homme, plus à la pratique qu'à la théorie ; ils estiment que le concept des Droits de l'homme est une manipulation imaginée par les Occidentaux pour masquer leur impérialisme. C'est pourquoi le discours républicain sur la thématique : « Liberté, Egalité, Fraternité », est beaucoup mieux reçu en Chine que celui sur les Droits de l'Homme. Par ailleurs, pour renforcer son influence, il faut que la France soit capable de mettre davantage en harmonie ses propres positions avec celles de l'Union, notamment en matière d'embargo sur les armes ou la reconnaissance du statut d'économie de marché. M. Jean-Pierre Raffarin a ajouté que l'échec de Paris, pour organiser les Jeux olympiques de 2012, au profit de Londres, avait altéré notre crédibilité en Chine.
Les autorités chinoises ont observé que l'Occident avait brièvement soutenu les moines birmans, puis s'était détourné de ce sujet. Mais il a rappelé que la Chine s'était montrée apte à remplir les missions que le Conseil de sécurité lui avait confiées, notamment sur la Corée du Nord. Il a admis l'importance de sa capacité d'investissement s'agissant de la diaspora taïwanaise et a précisé que les Chinois n'étaient pas un peuple belliqueux, et que leurs principales préoccupations portaient sur les tensions régionales. La Chine est un pays si vaste que les menaces majeures tiennent aux éventuelles divisions internes, d'où l'importance accordée au maintien de l'unité nationale. La démocratie était évoquée, à l'intérieur du Parti communiste chinois. Il s'est déclaré impressionné par le mode et la qualité du recrutement des dirigeants chinois. Tous sont allés à l'étranger et ont rempli des responsabilités locales et entrepreneuriales. Les dirigeants sont ainsi très bien préparés à l'exercice des responsabilités.
S'agissant de la stabilité intérieure, priorité absolue, M. Jean-Pierre Raffarin a déclaré que les autorités chinoises utiliseraient tous les moyens pour l'assurer. La brève crise ayant touché les relations entre la Chine et la France a révélé que certains de nos plus proches partenaires ont clairement joué contre les intérêts de la France.