a souligné qu'un des enjeux de l'efficacité de l'aide était précisément de trouver des mécanismes de coopération entre les bailleurs, ce qui suppose d'accepter de renoncer à « une logique de drapeau ». Le recours à des instruments budgétaires, qui permet la coopération entre bailleurs, ne fonctionne que dans un contexte de bonne gestion des finances publiques. La coordination enregistre des progrès, mais la situation reste largement perfectible. Evoquant la lutte contre le sida, il a noté que les volumes dont disposait la France pour travailler en bilatéral étaient limités en raison de la structure de l'aide française. Sur une aide publique totale de l'ordre de 9 milliards d'euros, l'aide bilatérale utilisable ne s'élève qu'à environ un milliard d'euros, ce qui explique que l'aide des Britanniques, qui fournissent un effort global similaire à celui de la France, soit néanmoins perçue comme très supérieure. Les interventions françaises sont modestes et ne représentent au mieux que 20 millions d'euros dans les pays de concentration comme le Sénégal ou le Mali, ce qui suscite des dilemmes pour l'affectation des fonds. La première demande des bénéficiaires porte sur les infrastructures, la France est attachée au secteur de l'éducation et le troisième secteur de concentration de l'aide laisse souvent de côté celui de la santé. En raison du volume des contributions multilatérales, les activités de santé publique de la France sont désargentées.
La Chine soulève un problème global, dont les questions de développement ne représentent qu'une partie. Elle apporte en Afrique des ressources additionnelles, mais sans aucune discipline sur la coordination de l'aide et avec des attitudes environnementales et sociales dommageables à la fois aux pays d'accueil et aux entreprises occidentales, notamment françaises. Dans ce contexte, l'AFD travaille à impliquer les Chinois dans un dialogue sur le développement, à renforcer les normes environnementales et sociales dans les marchés qu'elle finance en s'efforçant de les généraliser et suggère d'exercer des pressions sur les gouvernements africains eux-mêmes qui restent dépendants de l'aide occidentale et doivent être responsabilisés. Enfin, la diversité du secteur privé chinois permet d'identifier des entreprises disposées à progresser et vulnérables aux critiques des ONG.