Intervention de Robert del Picchia

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 16 octobre 2008 : 2ème réunion
Sécurité et défense — Echange de vues avec une délégation du parlement européen

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia, président :

après avoir souhaité la bienvenue aux parlementaires européens, a souligné que la sous-commission chargée de la sécurité et de la défense, rattachée à la commission des affaires étrangères du Parlement européen, jouait depuis plusieurs années un rôle extrêmement actif sur toutes les questions relatives à la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), que ce soit dans le domaine institutionnel, dans celui du renforcement des capacités militaires ou dans le suivi des opérations européennes.

Il a indiqué aux parlementaires européens que leur visite à Paris intervenait à un moment important pour la politique française de défense : celui de la mise en oeuvre, après le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, d'une réforme visant à utiliser plus efficacement les ressources financières consacrées à la défense, qui devraient progresser, notamment pour les achats d'équipement, dans les années à venir.

Abordant la présidence française de l'Union européenne, il a estimé qu'il n'était en rien surprenant qu'elle place parmi ses principales priorités le développement de la PESD, dans la droite ligne des objectifs qu'elle soutient de longue date. Il a néanmoins observé que l'approche française avait évolué ces dernières années et qu'elle était de moins en moins inspirée par des considérations idéologiques et de plus en plus dictée par les difficultés concrètes auxquelles la France et l'Europe sont confrontées au plan international. Dans un environnement de sécurité très incertain et même inquiétant, la capacité des Européens à peser dans le règlement des crises et à défendre efficacement leurs intérêts de sécurité paraît très fragilisée. Leurs moyens sont à la fois insuffisants et éparpillés.

a indiqué que, pour la plupart des responsables politiques français, il était clair que seul le cadre européen pouvait permettre de mener une politique de défense plus efficace, grâce à une meilleure utilisation des budgets, une concertation systématique sur les besoins d'équipement, une mise en commun des efforts de recherche et une mutualisation des capacités. Il apparaissait également que cette accentuation de la coopération européenne serait d'abord bénéfique pour chacune des nations européennes, et qu'elle renforcerait aussi les capacités d'action collectives, que ce soit au sein de l'Union européenne, de l'OTAN, de l'ONU ou d'autres cadres d'action internationaux. C'est pourquoi la France attachait beaucoup d'importance aux progrès concrets en matière de coopération sur le transport aérien, dans le domaine naval, sur les hélicoptères, sur l'entretien des matériels ou encore sur la formation des militaires. Elle souhaitait aussi améliorer la coopération OTAN-Union européenne, notamment lorsque les deux organisations doivent agir côte à côte, comme en Afghanistan ou au Kosovo.

a rappelé que la France préconisait aussi un renforcement de la capacité de planification et de conduite d'opérations de l'Union européenne. Sans aucunement concurrencer le quartier général de l'OTAN, un centre d'opération de taille modeste, mais un peu plus étoffé qu'aujourd'hui, serait un vrai progrès pour les opérations européennes.

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