Intervention de Claude Lise

Commission des affaires économiques — Réunion du 9 octobre 2007 : 1ère réunion
Agriculture et santé — Pesticides aux antilles - Audition de M. Michel Barnier ministre de l'agriculture et de la pêche mmes roselyne bachelot-narquin ministre de la santé de la jeunesse et des sports et nathalie kosciusko-morizet secrétaire d'etat chargée de l'écologie et M. Christian Estrosi secrétaire d'etat chargé de l'outre-mer

Photo de Claude LiseClaude Lise :

a estimé que la couverture médiatique du problème avait fortement nui à l'image des Antilles en général et de la Martinique en particulier. Il a fait valoir que si le principe de transparence avait été mieux mis en oeuvre, la situation serait aujourd'hui très différente, estimant que le département de la Martinique n'avait pas été assez associé à la préparation des mesures et que l'opacité entretenue avait contribué à la « catastrophe médiatique ».

A ce titre, il a salué la démarche de M. Christian Estrosi visant à travailler, « toutes portes ouvertes », avec les acteurs locaux. Il a toutefois regretté que ces intentions louables ne soient pas entièrement traduites dans les faits, prenant l'exemple de l'usine d'eau potable gérée par le conseil général de la Martinique, pour laquelle les études menées par les services de l'Etat sont très peu communiquées aux élus. De même, il a indiqué que les avertissements formulés par les élus locaux sont trop peu pris en compte par l'Etat, illustrant son propos par l'exemple du paraquat, pour lequel le principe de précaution n'est appliqué que depuis juillet dernier en dépit des appels lancés par les collectivités depuis 1993.

Réagissant à l'intervention de Mme Roselyne Bachelot, M. Claude Lise s'est félicité de l'annonce de la ministre s'agissant du programme contre le cancer, mais il a indiqué que des moyens manquaient. En termes de moyens humains, il a précisé qu'il serait notamment nécessaire de recruter un épidémiologiste-statisticien à plein temps en Martinique. En termes d'investissements, il a rappelé que le dossier du financement d'un système de type TEPTDM - tomographe à positons couplé à un scanner - était bloqué au ministère de la santé depuis 2001. Plus globalement, il en a appelé au lancement d'un plan cancer pour l'ensemble des Antilles, consistant en une coordination plus étroite des différentes équipes estimant, en outre, que cette démarche pourrait être étendue à la problématique spécifique des maladies neurologiques et auto-immunes rencontrées dans les départements antillais. Il a aussi tenu à souligner l'effort accompli par le conseil général au profit de son laboratoire d'analyses environnementales, seule structure de ce type en Martinique. C'est un investissement de plus d'un million d'euros sur deux ans et la collaboration avec le laboratoire d'analyses de la Drôme a permis d'accomplir de grands progrès dans le domaine de la recherche sur les pesticides. Il a estimé que cet effort du département devait être soutenu par l'Etat non seulement par l'octroi de financements, mais encore en dérogeant à l'échéance de juin 2008 prévue par l'agrément des laboratoires par groupes de paramètres. Il a fait part de sa conviction selon laquelle le laboratoire de Martinique avait vocation à devenir un pôle d'excellence de la région des Caraïbes dans son ensemble.

Enfin, M. Claude Lise s'est adressé à M. Michel Barnier au sujet de la situation des agriculteurs locaux. Il a notamment estimé que les 4 millions d'euros annoncés par l'Etat pour l'aide aux exploitants martiniquais ne couvraient sans doute pas l'ensemble des besoins des petits agriculteurs maraîchers ou vivriers qui devront financer une éventuelle reconversion, alors qu'ils sont déjà substantiellement endettés. Il s'est aussi interrogé sur la date de disponibilité de ces aides et a, de plus, tenu à souligner que la situation des petits éleveurs ne semblait pas avoir été prise en compte.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion