Après avoir fait remarquer que le ministère de l'agriculture gérait actuellement la crise relative à la fièvre cataracte ovine, M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, a indiqué qu'il souscrivait totalement à l'analyse développée par le sénateur de la Martinique Claude Lise selon laquelle il n'est pas possible de se satisfaire d'une image catastrophique des Antilles. Il a, à cet égard, rappelé que si le silence entretenait les peurs, la transparence des élus et des responsables politiques constituait la meilleure réponse à apporter à cette crise environnementale consécutive à l'utilisation des pesticides.
est ensuite revenu sur l'histoire du chlordecone en précisant que les Etats-Unis avaient interdit son utilisation dès 1976, alors qu'il avait fallu attendre 1992 pour que ce pesticide soit interdit en France à la suite d'un avis de la commission d'études sur la toxicité. Il a néanmoins indiqué que ce pesticide avait continué à être utilisé pendant dix-huit mois par des agriculteurs français qui avaient pu obtenir des dérogations.
S'agissant de la consommation des produits issus de l'agriculture antillaise, M. Michel Barnier a fait savoir que le ministère de l'agriculture, conjointement avec le ministère de l'économie et le ministère de la santé, réalisait régulièrement des contrôles sur les marchés ainsi que sur les exploitations agricoles. Il a ajouté qu'en 2006, 282 contrôles de ce type avaient été effectués sur des végétaux, remarquant qu'on avait pu constater une amélioration régulière, avec 22 % de taux de conformité en 2003, contre un taux nul aujourd'hui. Sur ce point, M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, a fait état d'une rumeur selon laquelle l'amélioration des résultats statistiques proviendrait en réalité d'une modification des produits sur lesquels portent les contrôles. Il a jugé impératif de confirmer le caractère infondé de cette rumeur.
Après avoir confirmé à M. Claude Lise que la réorganisation des cultures et la lutte contre la contamination des terres étaient prioritaires pour le ministère de l'agriculture, M. Michel Barnier s'est engagé à réunir les élus et les professionnels afin de conduire une concertation aussi étroite que possible. S'agissant des petits agriculteurs, il a indiqué que si des moyens devaient, en effet, être trouvés, il étudierait la possibilité d'un financement de l'Union européenne via les crédits du plan agricole de développement régional.
S'agissant enfin de la question du récolement des données statistiques, il a plaidé pour la création d'une véritable expertise indépendante qui pourrait notamment s'appuyer sur un comité d'experts scientifiques, à créer.
Répondant, par ailleurs, à M. Daniel Marsin, M. Michel Barnier a estimé que la culture de la banane aurait un avenir si les leçons du passé étaient tirées. Il a plaidé pour que les aides agricoles européennes soient subordonnées à la conduite de bonnes pratiques environnementales.