a rappelé, à son tour, l'importance de la transparence, indiquant l'existence d'un site Internet officiel ( www.observatoire.pesticides.gouv.fr) présentant la cartographie de la présence des pesticides sur l'ensemble du territoire national. Elle a d'ailleurs rappelé qu'il s'agissait là d'une démarche générale engagée par le ministère, qui s'appliquait aussi, par exemple, au pyralène détecté dans le Rhône.
Elle a ensuite répondu à M. Daniel Marsin au sujet de la dépollution, marquant son accord avec l'idée qu'un effort de recherche est indispensable pour analyser le transfert du chlordécone aux sols et aux nappes d'eau, ainsi que les modalités de traitements éventuels. Elle a fait valoir qu'une excavation systématique des terres contaminées était toutefois inenvisageable puisqu'elle reviendrait à extraire 100 millions de tonnes de terre. La contamination possible pourrait concerner, pour la seule Guadeloupe, 10 000 hectares sur une profondeur de 40 à 60 cm. Elle a dès lors recommandé de s'orienter vers des solutions de dépollution ciblée sur des sites particulièrement sensibles, par exemple là où se situent des points de captage d'eau. Pour les sites moins sensibles, elle a préconisé la poursuite des études en cours s'agissant à la fois du traitement biologique de type bactérien ou de traitement de phyto-remédiation, c'est-à-dire, basé sur la culture de plantes dépolluantes.
En réponse à l'intervention de M. Serge Larcher relative aux dispositions préventives, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet a précisé qu'il était aujourd'hui très difficile de connaître les quantités de pesticides vendues et épandues, tout en se félicitant que la loi sur l'eau prévoie désormais une déclaration systématique des fabricants et des vendeurs de ces substances auprès des agences de l'eau. Elle a, en outre, marqué son intérêt pour une des propositions formulées lors du Grenelle de l'environnement visant à remettre en cause le système actuel dans lequel les prescripteurs de pesticides en sont souvent aussi les vendeurs. Elle a, par ailleurs, rappelé la nécessité de poursuivre les travaux de l'observatoire des pesticides et de s'assurer du respect effectif des règles d'éco-conditionnalité définies dans le cadre de la politique agricole commune.
S'agissant des pollutions passées, elle a fait valoir que la difficulté principale posée par les pesticides était malheureusement leur grande persistance dans la terre et, notamment, dans le choix des viandes et des poissons.
Elle a, enfin, souhaité que le débat sur la crise actuelle soit l'occasion de porter un regard différent sur l'environnement dans nos départements d'outre-mer, comptant sur le Grenelle de l'environnement pour favoriser l'émergence d'un nouveau mode de développement exemplaire.