Puis M. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a indiqué que, pour être moins médiatique que celle du mouvement dit altermondialiste, la créativité du syndicalisme au niveau international n'était pas moindre, et qu'elle était ancienne. Il a ainsi précisé que FO participait, depuis sa création, à la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), ce qui, outre les contacts avec les autres organisations syndicales nationales, lui permettait de travailler avec et au sein des organisations internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou encore l'Organisation internationale du travail (OIT). Il a souligné à cet égard que son prédécesseur, M. Marc Blondel, siégeait encore aujourd'hui au conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). Il a également relevé que FO était membre de la Confédération européenne des syndicats ainsi que du Conseil syndical consultatif placé auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et qui, à ce titre, participait à la préparation des G8 et assistait à leurs réunions.
Faisant ensuite état des revendications exprimées par le syndicat au plan international, M. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a insisté sur la « clause sociale » consistant à rendre obligatoire, dans le cadre d'un dispositif de contrôle et de sanctions, l'application des cinq normes fondamentales de l'OIT : la liberté d'association des salariés comme des employeurs, la liberté de négociation, la non-discrimination à l'emploi, l'interdiction du travail des enfants et celle du travail forcé. Souhaitant que l'Union européenne et la France aillent au-delà des discours et des bonnes intentions, il a indiqué que FO demandait que les conventions internationales édictant ces normes sociales, qui touchent aux libertés fondamentales, soient intégrées dans les critères de conditionnalité des organisations mondiales autres que l'OIT, telles que le FMI ou l'OMC.
Enfin, il a souligné que son organisation soutenait la pratique contractuelle au niveau tant national et européen qu'international. Se déclarant circonspect quant à la notion de « responsabilité sociale » des entreprises, il a préconisé la signature d'accords entre les firmes multinationales et les fédérations syndicales internationales afin de favoriser la diffusion des bonnes pratiques sociales, notamment dans les pays émergents s'ouvrant au libéralisme économique, par exemple en Chine, où les libertés d'association et de négociation sont encore inexistantes.
En conclusion, M. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a relevé que son organisation n'était pas pusillanime face à la mondialisation, mais que son attitude dépendait essentiellement des conditions dans lesquelles elle s'exerçait. A cet égard, rappelant, en s'appuyant sur l'exemple de la situation internationale au début du XXe siècle, qu'il n'existait pas de corrélation obligatoire entre le développement des échanges commerciaux internationaux et la paix mondiale, il a souligné l'importance de l'édiction de règles et de normes multilatérales pour que ce lien existe et soit solide.