Ce n'est pas véritablement le cas de la Fédération française, non parce qu'il y aurait une approche différente pour les femmes, mais en raison du poids de l'histoire : historiquement, le foot est dédié aux mâles, et nous avons une réputation de machos, ce qui n'est pas le cas.
Nous avons pris un virage historique quand une femme a accédé à la vice-présidence de la Ligue du Football Amateur. Cela a beaucoup surpris, mais j'ai voulu monter notre volonté de donner une plus grande place aux femmes sur le terrain mais aussi parmi les 350 000 bénévoles licenciés. Quand un gamin joue au foot, on a tendance à se tourner vers son père en oubliant qu'il a aussi une mère.
La baisse du nombre de licenciés que nous avons subie cette année est liée - contrairement à ce qui a été écrit à chaud, après l'Afrique du Sud - à des raisons de crise économique. Les clubs, et pas seulement les clubs de foot, sont aujourd'hui en grande difficulté. Les 8% de départs concernent surtout des dirigeants. J'ai présidé un petit club dont un boucher payait les maillots. Comment rembourser aujourd'hui les déplacements, le plein d'essence pour amener des jeunes jouer à l'autre bout du département ? Voilà pourquoi nous avons perdu plus de dirigeants que de jeunes. Et cela a des conséquences sur l'encadrement, car 50 000 personnes en moins, cela y fait un trou considérable.
Pour compenser ce manque, les femmes, les mères constituent un vivier utile. Une commission de féminisation a été créée il y a deux ans. Il faut non seulement plus de filles derrière le ballon, mais plus de femmes aux responsabilités, au sein des fédérations. Et il ne s'agit pas de leur demander de confectionner les sandwichs ou de laver les maillots : elles peuvent aussi être trésorières, secrétaires...