En quoi les étrangers nous envient-ils nos mathématiques ? C'est très simple, tous font la même réponse : ils jalousent l'ENS, vivier d'excellents élèves, et le CNRS, qui ouvre des dizaines de postes permanents permettant de recruter des chercheurs à l'issue de leur thèse, ce qui leur laisse une très grande liberté pour mener leur projet scientifique. En outre, dans le domaine des mathématiques pures, Paris réunit une grande concentration de chercheurs en interaction permanente, sans équivalent dans le monde, sinon peut-être à Harvard et au MIT. Tels sont les trois points forts à préserver pour perpétuer l'excellence française. Chaque année, l'ENS produit des éléments extraordinaires, le niveau des tout meilleurs reste constant ; toutefois, le nombre des très bons élèves me semble avoir tendance à diminuer, ce qui constitue un sujet d'inquiétude, mais Yves Meyer et Cédric Villani me contrediront peut-être.