Intervention de Geneviève Fraisse

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 27 janvier 2011 : 1ère réunion
Femmes et sports — Audition de Mme Geneviève Fraisse philosophe directrice de recherche au cnrs ancienne députée européenne

Geneviève Fraisse, philosophe :

C'était une réponse politique.

Je me réjouis de ne plus être décisionnaire, car je ne vois pas de solution, sauf sans doute dans la valorisation des enseignants d'EPS qui jouent un rôle fondamental. Durant leurs cours, des choses sont exprimées, qui ne se disent pas ailleurs.

Dans le rapport que j'avais remis au Parlement européen, j'avais abordé le rôle de l'école, mais aussi celui des espaces sportifs publics, où les déficiences sont terribles : dans les écoles de sport municipales, aucune tentative pour penser la question ! Or les conformismes l'emportent souvent. Achetez une corde à sauter à votre fils : que le père d'un autre élève s'écrie « c'est un jeu de filles » et la corde à sauter, même vantée par l'institutrice, valorisée par la mère, ne reparaîtra pas : quoique minoritaire, la sentence est tombée. Pourtant, à entendre Nicole Abar parler de son expérience d'entraîneur de football au Plessis-Robinson, à voir le spectacle de Judith Depaule sur les joueuses de l'Athletic club de rugby de Bobigny, on découvre des parcours de filles et de femmes incroyables...

Quant au sport de haut niveau, une députée européenne libérale, ancienne championne de voile d'un pays nordique, me disait l'importance du modèle, de l'exemple. « Je l'ai fait, d'autres peuvent le faire ». Hélas, les images ne sont pas suffisamment nombreuses. La télévision fait quelques efforts, mais le sport féminin ne rapporte pas, donc il ne vaut rien... Quoi qu'il en soit, depuis dix ans, je vérifie sans cesse à quel point ma collègue européenne avait raison !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion