La présence d'une femme dans une grande compétition marque les esprits. Isabelle Autissier, en faisant le tour du monde, a accompli plus qu'un exploit. Son bateau portait les couleurs du ministère des droits des femmes. Je le voulais, comme une affirmation : « c'est possible ». Marraine du premier bateau d'Isabelle, je devais donc le baptiser au champagne. Le préfet m'avait mise en garde sur la difficulté de l'exercice - « un ministre de la mer, un jour, a dû s'y reprendre à sept fois ! » - et sur l'angoisse, diffuse mais persistant chez les marins, souvent superstitieux, lorsque la bouteille ne se cassait pas. A tous les journalistes qui me guettaient, j'ai affirmé crânement que mon expérience de la pétanque me rendait parfaitement confiante. J'ai projeté vivement la bouteille, qui a fort heureusement explosé en mille bulles. Isabelle Autissier a gardé l'image de cette gerbe de champagne.
D'autres femmes sont venues ensuite dans les sports de la mer, comme Helen McArthur. Mais quelle que soit la discipline sportive, le nom de la première femme championne est inscrit à jamais dans les mémoires.