Intervention de Naïma Charaï

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 16 mai 2006 : 1ère réunion
Parité — Elections - parité en politique - Audition de Mme Naïma Charaï conseillère régionale d'aquitaine représentante de l'association des régions de france arf accompagnée de Mme Claire Bernard directrice des études

Naïma Charaï :

constatant que 53 % du corps électoral était composé de femmes alors que celles-ci ne sont que 12 % à l'Assemblée nationale et 17 % au Sénat, a mis en évidence le non-respect de la parité en politique.

Abordant les causes de ce phénomène, elle a fait observer que la féminisation d'une profession était souvent perçue comme le signe de sa dévalorisation sociale, à l'exemple de la magistrature. Elle a rappelé que la meilleure réussite scolaire des filles ne trouvait pas son prolongement naturel sur le marché du travail, en particulier du fait de problèmes d'orientation, ce qui a pour résultat d'exclure les femmes des lieux de pouvoir.

Elle a ainsi estimé que seules des actions volontaristes pouvaient rendre la parité effective. Prenant l'exemple de la formation politique à laquelle elle appartient, le parti socialiste, elle a indiqué qu'un système de réservation des circonscriptions avait été mis en place par ce parti afin qu'il y ait autant de candidates que de candidats aux prochaines élections législatives.

a noté la forte progression de la part des femmes élues dans les conseils régionaux, passée de 10 % en 1992 à 47 % en 2004. Elle a toutefois nuancé cette situation apparemment satisfaisante en faisant observer que cette parité ne se retrouvait pas nécessairement dans les exécutifs régionaux, ou alors seulement dans des fonctions dites « féminisées » telles que la culture, les questions sociales ou encore les affaires scolaires. Elle a ainsi précisé que 8 régions seulement sur 22 pratiquaient la parité dans leurs exécutifs.

S'agissant des élections cantonales et législatives, elle s'est interrogée sur l'opportunité d'instaurer un « ticket paritaire » permettant de désigner le candidat dont le nom est conservé sur le plus grand nombre de bulletins comme titulaire et l'autre candidat comme suppléant, estimant que ce système risquait de susciter une concurrence entre les deux candidats du même ticket.

D'une manière plus générale, elle a considéré que la question de la représentation politique se posait également en termes sociaux, les catégories sociales les plus défavorisées étant peu représentées au Parlement. De même, a-t-elle ajouté, si 9 % des conseillers régionaux sont issus de l'immigration, ils sont quasiment absents des conseils généraux et du Parlement.

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