Intervention de Jean-Michel Hubert

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 18 mai 2011 : 1ère réunion
Fiscalité du commerce électronique — Table ronde

Jean-Michel Hubert, président délégué du comité stratégique pour le numérique auprès du Premier Ministre :

J'ai conduit mon analyse il y a un an, au moment où les institutions européennes élaboraient l'agenda numérique européen. Parmi les initiatives phares du programme de l'Union européenne figurent l'innovation, l'industrialisation et le numérique. Or il n'y a pas entre les trois de liaison suffisante pour donner une cohérence à un domaine pourtant stratégique.

On distingue quatre secteurs : les équipementiers, les opérateurs, les activités d'intermédiaire et de service, les créateurs de contenus. Dans le secteur des opérateurs et des créateurs de contenus, l'Union européenne est en position de force. En revanche, les équipementiers sont majoritairement asiatiques : la part des entreprises chinoises dans les exportations mondiales est passée de 6 % à 35 % en cinq ans. Dans le secteur des activités intermédiaires et de services, on assiste à une déferlante américaine. L'Europe apparaît comme un marché de consommateurs, face à des exportations venant d'Asie et des services venant des États-Unis. Dans son rapport, Mario Monti lève un tabou en osant parler de politique industrielle : si l'on veut un marché ouvert, il ne doit pas être désarmé !

Quelques mois après mon rapport, les constats viennent confirmer mes observations. Les États-Unis consacrent à leur programme de recherche numérique 55 milliards de dollars par an ; l'Europe, 22 milliards d'euros. Neuf des dix plus grandes entreprises qui investissent dans la recherche sont américaines.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion