Se refusant à généraliser l'attitude des chefs d'entreprise, Mme Ellen Imbernon a également souligné les déficiences de la médecine du travail dans son rôle d'alerte, même si elle a reconnu, en se fondant sur son expérience personnelle, que ceux qui ont tenté le faire se sont souvent retrouvés dans des situations délicates.
Le Pr Marcel Goldberg a insisté sur les effets pervers induits par le système français, dans lequel la responsabilité de la santé des salariés repose sur l'employeur, secondé par la médecine du travail. Celle-ci pâtit d'une situation de sous-effectif et de l'absence d'un système permettant de coordonner les informations recueillies sur le terrain, avant la mise en place du département santé-travail au sein de l'InVS. Il a rappelé que ce département disposait de 30 personnes pour toute la France, effectif qu'il a estimé dérisoire eu égard à l'ampleur de enjeux.
Le Dr Ellen Imbernon a confirmé la difficulté à laquelle elle était confrontée pour organiser un réseau de médecine du travail, difficulté imputable, selon elle, outre au manque de moyens, à une culture d'indépendance des médecins du travail, en dépit de l'existence d'un corps d'inspection supposé contrôler leur activité, le statut de ses membres, contractuels de l'Etat, étant par ailleurs dérogatoire au droit de la fonction publique.