est convenu de la difficulté pour les parents d'obtenir l'intégration et le maintien de leur enfant autiste dans le système scolaire ordinaire. Cette difficulté provient souvent de la méconnaissance du syndrome autistique et de sa mauvaise interprétation par l'équipe pédagogique qui peut conduire à culpabiliser les parents. Il a expliqué que, paradoxalement, le diagnostic tardif de son état ainsi que ses bons résultats scolaires lui ont permis de se maintenir dans le système classique. Il a également bénéficié du fait que ses troubles du langage, tout comme ses troubles alimentaires, ont été faussement interprétés comme résultant de l'origine étrangère de ses parents. Il a regretté l'information très insuffisante des professionnels. Enfin, il a souligné l'aptitude de nombreux enfants autistes à développer des capacités intellectuelles et à acquérir des connaissances.
Le professeur Jean-Claude Ameisen, professeur d'immunologie, président du comité d'éthique en recherche médicale et en santé de l'Inserm, a rappelé que le comité consultatif national d'éthique (CCNE), dans son avis de décembre 2007, a dressé un constat dramatique de la situation de l'autisme en France : 300 000 à 600 000 personnes seraient concernées, dont 150 000 atteintes d'une forme sévère. Sur l'ensemble des naissances, 5 000 à 8 000 cas sont identifiés chaque année dont 2 500 formes graves alors que le nombre de places en établissement spécialisé se limite à quatre mille. Face à cette situation alarmante, les mesures prises dans le cadre du plan autisme pour la période 2008-2010 répondent en partie aux besoins mais l'éducation nationale n'y a pas participé. Il a souligné, en outre, les difficultés d'accès au système scolaire qui ont conduit la France à être condamnée par le Conseil de l'Europe, en 2004. Il a fait observer que si le nombre d'inscriptions à l'école a augmenté, en application de la loi du 11 février 2005, la scolarisation effective de ces enfants demeure le plus souvent théorique.