Intervention de Marie-Thérèse Bruguière

Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 17 mai 2011 : 1ère réunion
Avant-projet de schéma national des infrastructures de transport — Audition de M. Daniel Bursaux directeur général des infrastructures des transports et de la mer au ministère de l'écologie du développement durable des transports et du logement

Photo de Marie-Thérèse BruguièreMarie-Thérèse Bruguière :

Nous sommes ravis, en Languedoc-Roussillon, d'avoir une ligne à grande vitesse qui va maintenant, enfin, desservir Nîmes, Perpignan et l'Espagne, ce qui est important pour la région, et même au-delà.

En revanche, concernant l'autoroute, j'ai le souhait contraire de celui de M. Bernard-Reymond, puisque je n'en veux pas de nouvelle : nous avons déjà une autoroute, l'A 9, que Montpellier souhaite doubler, parce que la commune n'a pas créé de rocade en temps voulu. Mais le territoire alentour est très agricole, avec énormément de terres d'AOC, jusqu'aux aux portes mêmes de Montpellier. La LGV va le défigurer sensiblement, avec des infrastructures qui montent jusqu'à six mètres de hauteur.

Nous pensons très sincèrement que l'autoroute actuelle doit être améliorée pour des raisons de sécurité. Le matin et le soir, les habitants de la périphérie l'empruntent, parce qu'elle est gratuite, pour aller travailler à Montpellier. A la sortie, lorsqu'on arrive dans Montpellier, il y a un anneau de vitesse, c'est-à-dire un rond-point, qui oblige les voitures à s'arrêter, et qui en conduit certaines à se retrouver en stationnement sur l'autoroute. C'est évidemment dangereux. Il faut donc sécuriser sans tarder, par un élargissement in situ, et en séparant les flux ; l'ASF a des réserves foncières pour cela. Je ne suis pas la seule à défendre cette position : des associations, des élus cherchent également à préserver ce territoire de la LGV, de l'autoroute, de son doublement, mais aussi de la déviation Est-Montpellier qui atterrit dans les terres aujourd'hui, mais qui, demain, avec l'élargissement de l'autoroute, irait se raccorder à l'autoroute. Je voudrais savoir qui va payer ce raccordement, et combien d'hectares cela va détruire.

Je suis surprise, au moment où l'on nous parle du Grenelle de l'environnement, où l'on nous demande d'économiser l'espace, où l'on nous demande de prendre en compte les problèmes de pollution, que la déclaration d'utilité publique concernant le doublement de l'autoroute ait été signée contre l'avis de cinq commissaires enquêteurs et des associations de défense du territoire.

Au mois d'août, M. Borloo a déclaré qu'en l'absence d'avancées en matière de sécurité et de décongestion, l'Etat engagerait un déplacement court compatible avec la déclaration d'utilité publique (DUP). Tout le monde a applaudi, comme en témoignent des articles issus de la presse locale. Aujourd'hui, il n'est plus question de ce déplacement court ; on ne parle que d'un déplacement long qui ferait 22 kilomètres. J'ai le sentiment que l'on veut faire travailler les ASF. Ce n'est pas normal. De plus, nous sommes dans des endroits très marécageux ; il est évident qu'en mettant du béton pour doubler l'autoroute, en plus d'une LGV, nous allons avoir des inondations.

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