Intervention de Emmanuel Hoog

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 15 septembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Emmanuel Hoog président-directeur général de l'agence france-presse afp

Emmanuel Hoog, président-directeur général de l'AFP :

La presse française n'est pas malade de l'AFP. Au contraire, l'agence est son partenaire naturel. Depuis dix ans, elle l'accompagne en réduisant, année après année, le coût de l'abonnement. L'AFP ne peut faire ces efforts commerciaux qu'en trouvant de nouveaux marchés. Et pourtant, certains quotidiens régionaux se désabonnent, ou nous préfèrent nos concurrents, comme Reuters, qui publie environ 150 dépêches en français, pour 50 000 euros !

À l'époque de Jean Marin, qui a présidé l'agence pendant dix-sept ans, la presse nationale et régionale était florissante, l'accompagnement de l'abonnement d'État très fort ; aujourd'hui, nous sommes à l'heure d'Internet, dans un marché hyperconcurrentiel. La stabilité de la gouvernance dépend aussi d'une consolidation de la tête de l'agence.

La troisième agence du monde doit-elle avoir une stratégie sur Internet ? C'est une évidence. AP et Reuters ont des sites Internet, des applications mobiles, tout comme l'agence espagnole EFE. Mais mon conseil d'administration refusera la création d'une application iPhone ! Le statut de 1957 ne prévoyait pas l'avènement d'Internet, la désintermédiation générale. L'AFP ne souhaite pas rentrer en concurrence avec ses clients, mais elle ne peut plus se permettre d'être absente d'Internet, d'autant que nos propres clients développent des alertes flash sur leurs sites Internet ! Il faut sortir de la logique franchouillarde : si nous n'avançons pas, nous régresserons !

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