En réponse aux questions des intervenants, M. Bruno Racine a apporté les précisions suivantes :
- le Haut conseil de l'éducation se penchera non sur les projets de programme actuels, mais sur ceux qui seront publiés à l'issue de la concertation engagée par le ministère de l'éducation nationale. Aucun avis n'est donc disponible à ce stade ;
- le nombre d'élèves qui en toute hypothèse connaîtraient de très graves difficultés scolaires correspond à une fourchette d'environ 3 à 5 % d'une classe d'âge. Pour autant, la France se caractérise, dans toutes les évaluations internationales, par des têtes de classe d'excellent niveau et une proportion très importante d'élèves connaissant des difficultés rédhibitoires. Ce dernier point doit conduire à s'interroger sur le fonctionnement actuel de l'école primaire ;
- un comité consultatif existe au sein du Haut conseil de l'éducation. Il permet notamment de recueillir les avis, remarques et réflexions des organisations syndicales. Ce comité a été sollicité à plusieurs reprises lors de la préparation du rapport sur l'école primaire et force est de constater que l'ensemble de la communauté éducative s'accorde sur l'existence d'un échec scolaire important dès ce stade de la scolarité ;
- la création de véritables directions d'école n'est pas nécessairement une panacée, mais en tout état de cause il serait bon de sortir de la situation actuelle où les différentes responsabilités ne sont pas clairement définies ;
- le renforcement de la formation des maîtres est une nécessité et passerait sans doute par une globalisation des deux années de scolarité en IUFM, afin d'augmenter le temps passé devant la classe par les futurs professeurs des écoles ;
- il règne une relative opacité sur la maternelle et ses résultats en France. Il serait bon de substituer à cette imprécision des études plus rigoureuses et une évaluation fiable. Il reste toutefois certain qu'à l'entrée en CP, il existe déjà de fortes inégalités entre les élèves, qui correspondent souvent aux milieux sociaux dont ils sont issus ;
- il est sans aucun doute nécessaire de mieux articuler les différentes étapes de la scolarité des élèves, afin de ne pas creuser de fossé entre la grande section de maternelle et le CP ou le CM2 et la classe de sixième. Ces hiatus font problème. La politique des cycles devait permettre d'y répondre, du moins en partie. Force est de constater qu'elle est largement restée lettre morte.