Intervention de Philippe Favre

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 19 octobre 2006 : 1ère réunion
Audition de M. Philippe Favre président de l'agence française pour les investissements internationaux

Philippe Favre :

a insisté, dans son préambule, sur l'éclairage tout à fait utile que représentaient, pour lui, les recommandations du rapport d'information de M. Philippe Marini, qu'il comptait mettre en oeuvre dès 2007. Dans ce cadre, il a présenté les priorités de l'agence qu'il préside depuis le 1er septembre 2006, en développant les marchés de l'AFII, les axes stratégiques de son action et les moyens de sa mise en oeuvre.

S'agissant des marchés de l'AFII, il a indiqué qu'il s'agissait, principalement, de prospecter et d'accompagner les investisseurs étrangers en France, existants ou potentiels, de participer à l'amélioration de l'image de la France auprès de ces investisseurs et, enfin, d'être à leur écoute afin de faire remonter leurs préoccupations ou leurs souhaits auprès des autorités publiques susceptibles de faire des choix. Afin d'illustrer les résultats que l'AFII pouvait ainsi obtenir, il a évoqué le séminaire gouvernemental réuni autour de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, le 22 mai 2006, qui avait permis de dégager « quarante mesures » pour développer l'attractivité de la France.

Concernant les axes stratégiques de son action, M. Philippe Favre a tout d'abord relevé qu'il fallait prioritairement conforter son rôle de prospection et d'accompagnement des investisseurs étrangers. Aujourd'hui, les 55 prospecteurs dont dispose l'AFII à l'étranger ont concrétisé 2.300 rendez-vous individuels dans les entreprises. L'objectif qui leur est fixé est, à l'avenir, de doubler le nombre de ces contacts individuels avec les entreprises, dans des secteurs innovants, ciblés principalement sur les sciences de la vie, les technologies de l'information et la logistique.

Il a reconnu, par ailleurs, que la campagne « Image de la France » avait eu un coût beaucoup trop élevé. Cette opération ne sera donc pas rééditée dans des médias à tirage important, mais axée exclusivement en direction des décideurs afin d'en minorer le coût tout en accroissant son efficacité.

Enfin, évoquant les moyens nécessaires à la mise en oeuvre de son action, M. Philippe Favre a tout d'abord indiqué qu'il disposait d'une équipe soudée et motivée, composée de collaborateurs dont le professionnalisme était avéré. Il a déclaré qu'il lui était néanmoins apparu nécessaire de mettre en place une nouvelle organisation, resserrée, le nombre de directeurs étant ainsi passé de 5 à 2. Par ailleurs, il a indiqué que le fonctionnement de l'agence allait s'effectuer par mode de projets. Enfin, il a révélé que l'AFII était en train de réviser ses indicateurs de performance, le principal d'entre eux, intitulé « taux de couverture », s'étant révélé inadéquat.

En termes d'évaluation, pour mettre en relief la « valeur ajoutée » de l'AFII, il a déclaré qu'un suivi mensuel de chacun des bureaux implantés à l'étranger et de chaque chargé d'affaires, responsable du suivi des dossiers à Paris serait mis en place. Il a également souligné qu'à partir de 2007, les chargés d'affaires les plus performants bénéficieraient d'un bonus, et que l'évaluation du personnel serait axée sur le travail en équipe, de façon non bureaucratique.

Puis il a annoncé que, dans le droit fil d'une recommandation du rapport précité de M. Philippe Marini, rapporteur général, l'AFII intensifierait son rapprochement avec les missions économiques des ambassades et dépendant du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Il a relevé que, dès 2007, ce rapprochement serait systématisé et que les liens avec le réseau diplomatique seraient renforcés afin de dégager des outils performants et concrets pour les investisseurs étrangers. Un document intitulé « les 10 bonnes raisons d'investir en France » devrait prochainement être diffusé.

D'autre part, M. Philippe Favre a évoqué les relations de l'AFII avec les territoires. A ce sujet, il a rappelé que l'Agence travaillait en liaison très étroite avec les agences régionales de développement. Il a indiqué que cette relation allait devenir non exclusive et qu'à l'avenir, l'AFII allait collaborer également avec les intercommunalités et les départements.

Enfin, M. Philippe Favre a estimé qu'un rapprochement de l'AFII avec UBIFRANCE poserait de nombreuses difficultés, les objectifs de ces deux agences étant très différents et UBIFRANCE étant, elle-même, issue de la fusion récente de trois organismes. Il a cependant relevé qu'UBIFRANCE s'appuyait, comme l'AFII, sur les missions économiques.

Il a également souligné l'importance des synergies déjà existantes entre l'AFII et UBIFRANCE, comme le partage d'un siège parisien commun, ainsi que la nécessité de renforcer encore ces synergies.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion