Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 mai 2011 : 1ère réunion
Audition du dr abdullah abdullah ancien ministre des affaires étrangères d'afghanistan

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

Quelles sont vos relations avec les Etats-Unis ? Le président Obama a fixé à l'horizon 2014 le retrait progressif des troupes américaines. Avec la mort d'Oussama Ben Laden, pensez-vous que cet horizon de retrait soit avancé et que le transfert soit accéléré ? D'autant plus que si les Américains se retirent, le risque de retrait des autres partenaires de l'OTAN est important.

Dr Abdullah Abdullah - Les Etats-Unis ont des échéances électorales qui se rapprochent. Le vice-président américain Joe Biden pense que la date de 2014 doit être une date butoir de retrait total, et le parti démocrate soutient pour l'essentiel cette vision des choses. D'autres partis, comme le « Tea Party », sont contre l'engagement en Afghanistan et militent pour un retrait immédiat. Certains candidats, comme Mitt Romney, opposés à la présence américaine an Afghanistan, ont changé de point de vue en venant sur place et en voyant l'espoir que la présence de la coalition internationale suscite au sein de la population. Le président Obama souhaite naturellement être réélu. Il est placé devant un choix cornélien.

Concernant l'Afghanistan, le président Karzai a perdu le soutien du peuple. Il agit comme si jeter le blâme sur les étrangers allait faire de lui un grand chef national. A mon sens, c'est très dangereux, car cela fait le jeu des talibans et du Pakistan.

Le jeu du pouvoir est compliqué, le président Karzai n'a pas de vision claire sur l'avenir, d'autant moins que même les Etats-Unis ne savent pas ce qu'ils vont faire à long terme sur le dossier afghan.

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