a rappelé que la rédaction du rapport lui avait été confiée par le Premier ministre dans un contexte particulier marqué par la réalisation d'importantes opérations capitalistiques en matière de presse écrite.
Il a précisé qu'en dépit de l'intérêt prononcé des commanditaires du rapport pour l'évolution du secteur de la presse quotidienne, cette étude couvrait un périmètre plus large, incluant tant l'audiovisuel qu'Internet, média dont le développement est appelé à modifier profondément l'économie du secteur dans les années à venir.
Soulignant qu'en tant que président de la commission chargée d'examiner les problèmes de concentration dans le domaine des médias, il n'avait transigé ni sur l'indépendance de celle-ci, ni sur la pluralité de sa composition, il s'est félicité d'avoir pu réunir en son sein des personnalités représentant les principales sensibilités politiques nationales.
Il a spécifié que la mission première de la commission avait été d'analyser la pertinence de l'arsenal législatif et réglementaire consacré aux médias, afin d'en mesurer la capacité à réguler efficacement le secteur. A cet égard, il a regretté la complexité et l'instabilité de ce corpus juridique trop souvent dépassé par les évolutions technologiques.
Après avoir rappelé que la lettre de mission de la commission insistait également sur le respect par les différentes catégories de médias de grands principes tels que le pluralisme, la diversité culturelle et l'impartialité de l'information, il a estimé que l'origine des capitaux n'influençait pas forcément l'orientation éditoriale des principaux médias. Ainsi, en matière de presse écrite, la nécessité de plaire au nombre de lecteurs le plus élevé possible conduit les titres à respecter un certain pluralisme idéologique.
Soulignant qu'en comparaison des autres pays développés, le secteur de la presse se caractérisait, en France, par un taux de concentration relativement peu élevé, il a souhaité que l'on réfléchisse aux moyens de favoriser le développement de groupes de presse nationaux, solides et dynamiques.
Il a rappelé que l'économie des médias était originale, ceux-ci devant plaire non seulement aux lecteurs, aux téléspectateurs ou aux auditeurs, mais aussi et surtout aux annonceurs. A cet égard, il a fait observer que les médias étaient en passe de devenir des supports publicitaires avant d'être des supports d'information.
Constatant enfin l'apparition des opérateurs de télécommunications sur le marché des médias avec des offres forfaitaires associant Internet, télévision et téléphonie, il a tenu à souligner la puissance financière de ces derniers vis-à-vis des acteurs traditionnels de l'audiovisuel, laissant entrevoir une modification considérable de la situation concurrentielle du secteur.
Un débat s'est ensuite engagé.