a tout d'abord précisé qu'il était également président du conseil général de Haute-Garonne, chaque mission locale étant présidée par un élu. Il a ensuite présenté les résultats inédits du tout récent dépouillement d'une enquête nationale exhaustive sur l'activité des missions locales : au cours de l'année 2006, celles-ci ont accompagné 1,1 million de jeunes dans leurs démarches d'insertion, 44 % d'entre eux n'ayant aucun diplôme et 21 % étant titulaires d'un BEP ou d'un CAP. Il a fait observer qu'une part résiduelle de ces jeunes était fortement diplômée, en précisant qu'il s'agissait là d'un phénomène récent et qui concerne, par exemple, des jeunes ayant une formation bac + 5 et se trouvant en difficulté depuis plusieurs années, notamment en raison de problèmes de logement.
Puis il a exposé les raisons pour lesquelles le travail des missions locales, qui rassemblent 11 000 salariés, était souvent peu compris et mal connu, en indiquant notamment que les crédits consacrés à la « communication » avaient été volontairement limités par ces organismes soucieux de les concentrer sur leur mission première.
Puis il a analysé la démarche d'aide à l'insertion des jeunes suivie par les missions locales en trois moments essentiels :
- l'accès et la préparation à l'emploi qui incorporent la découverte de l'entreprise et la préqualification ;
- le rapprochement du jeune avec l'entreprise ;
- l'entrée, ainsi que le maintien, dans l'emploi.
Il a insisté sur l'importance de la « réactivité » des différents acteurs au cours de ce processus : il s'agit d'éviter les ruptures et les lenteurs au moment où le jeune est prêt à enchaîner les étapes de son parcours d'insertion, faute de quoi, a-t-il ajouté, bien souvent, « tout le travail est à reprendre à zéro ». Il a également souligné que l'accompagnement du jeune, au cours de ces trois séquences, par un référent unique et bien identifié était un facteur essentiel de réussite. A l'inverse, il a mis en garde contre toute forme de « segmentation » de ce cheminement vers l'emploi, qui se traduit par d'éventuelles remises en cause de la pertinence des parcours définis par la mission locale et par de nouvelles orientations susceptibles de déstabiliser le jeune dans son élan. Il a noté que ce besoin de cohérence avait été pris en compte par l'Etat qui a confié le pilotage exclusif du contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis) aux missions locales.
S'agissant des actions de qualification, M. Jean-Raymond Lépinay a estimé que, dans la pratique, la « logique de l'offre » de formation l'emportait trop souvent sur l'ajustement aux besoins. Il a précisé que l'accès à l'intérim ou à des « petits boulots » apparaissait, dans la plupart des cas, comme décisif et, en tout cas, plus efficace que bien des actions de qualification. Puis il a rappelé qu'il était essentiel de donner des moyens de « survie financière » au jeune, notamment entre deux phases d'intérim, tout en facilitant leur accès au logement.
Evoquant l'opération intitulée « Parcours d'accès à la vie active » (Pava), qui se traduit par la mise à disposition auprès de l'Afpa de jeunes présentés par les missions locales après définition d'un projet professionnel, M. Jean-Raymond Lépinay a estimé le dispositif excellent, à condition que l'Afpa ne remette pas en cause le choix initial opéré au sein de la mission locale.