Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 juin 2010 : 1ère réunion
Echange de vues avec une délégation de sénateurs italiens

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

Il est impensable que face à la nécessité de redresser nos finances publiques, nous ne soyons pas amenés à prendre des mesures de restriction sévères. La route de la Grèce est ouverte et nous ne voulons pas l'emprunter. La défense devra contribuer à l'effort de réduction des dépenses publiques. La question est de savoir dans quelle proportion ? Nos forces sont déjà engagées dans une profonde restructuration. Les effectifs vont diminuer de 54 000 hommes sur cinq ans. L'effort d'économie sera compris entre 2,5 et 5 milliards d'euros. Tout le monde s'accorde à dire qu'au-delà de 3 milliards d'euros, ce serait un bouleversement profond de notre défense qui interviendrait. La loi de programmation militaire que nous avons votée en serait définitivement affectée. Les perspectives tracées par le Livre blanc deviendraient sans issue. Que faire ? Réduire les programmes d'équipement ? Mais nos forces ont besoin de renouveler des matériels vieillissants, notamment dans le domaine des hélicoptères, et d'acquérir des nouvelles capacités pour préserver la vie des soldats en opérations extérieures, je pense aux drones pour l'Afghanistan. Nous avons également besoin de missiles pour nos sous-marins. Il faut veiller à maintenir la viabilité des principaux programmes d'armement en se gardant de faire des coupes aveugles. En interrompant des programmes, on prend le risque de perdre les compétences des équipes. De plus, l'expérience montre que quand on étale les programmes dans le temps, cela augmente leur coût. Enfin, nous ne pouvons que nous inquiéter du risque de fragilisation, voire de disparition de notre industrie de défense si elle na ni commandes, ni débouchés à l'exportation.

Une des réponses possibles permettant d'éviter tout cela c'est précisément la coopération européenne. Une coopération intelligente devrait nous permettre d'éviter la disparition de l'industrie européenne et de son savoir-faire. Faute de quoi, nous n'aurons plus qu'un seul fournisseur : les Etats-Unis. Notre commission souhaite que le Gouvernement français ne mette pas en péril des équilibres qui étaient en voie d'être atteints, avant la crise.

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