Nous recevons aujourd'hui M. Joseph Maïla, responsable du pôle religions de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères et européennes.
Vous êtes un spécialiste incontesté du Moyen-Orient, de l'islam et de la sociologie des conflits. Vous avez été recteur de l'institut catholique de Paris avant d'être nommé, il y a un an, le 1er juin 2009, responsable du pôle religions du ministère des affaires étrangères nouvellement créé au sein de la direction de la prospective. Vous avez également dirigé le Centre de recherche sur la paix et l'Institut de formation à la médiation et à la négociation (IFOMENE). Enfin, je rappelle que vous avez été membre de la commission du Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France.
La place croissante du fait religieux dans les relations internationales rendait nécessaire la création d'un pôle de réflexion au ministère des affaires étrangères. La prise en compte de cette dimension est indispensable pour comprendre le monde et ses courants changeants et, à partir de cette compréhension, de construire nos politiques.
Au-delà des conflits, la perception du fait religieux est très diverse. Comment notre pays, avec sa laïcité à la française, avec ses projets sur le voile islamiste et la burqa, est-il perçu ? J'observe que le rapport annuel du département d'Etat américain sur la liberté religieuse condamne l'intolérance de la France vis-à-vis de ce que nos lois considèrent comme des sectes.
Le pôle que vous dirigez est destiné à apporter sa réflexion sur ces sujets. Quel bilan tirez-vous de cette première année d'expérience ? Comment notre diplomatie intègre-t-elle cette dimension pour l'élaboration d'une politique étrangère ?
Je vous laisse la parole.