ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, a estimé que les objectifs de la conférence de Copenhague étaient ambitieux, puisqu'il s'agit de mettre 192 pays, soit quasiment le monde entier, en mouvement. Il a souligné la nécessité de conduire des analyses très rigoureuses, l'approximation pouvant conduire à la mise en accusation de certains pays par d'autres. Il a rappelé à cet effet la grande diversité des situations entre pays quant à la perception du chaos climatique.
Revenant sur l'accord obtenu entre les 27 pays membres de l'Union européenne, qui fixe des objectifs contraignants, il a estimé que celui-ci constituait, au vu des négociations actuelles, un véritable tour de force. Cet accord illustre que l'Europe prend ses responsabilités face aux défis des changements climatiques.
Il a ensuite indiqué que la conférence de Copenhague n'allait pas aboutir à une renégociation des traités existants, la feuille de route ayant été définie à Bali.
Il s'est réjoui que la position française n'ait pas varié au cours des derniers mois : il est nécessaire de convaincre chaque pays que les mesures de lutte contre les changements climatiques amélioreront la compétitivité économique mondiale et qu'il ne s'agit pas du partage d'un fardeau.
a souligné que la division entre pays développés et pays en voie de développement ne correspondait plus à la réalité géopolitique, du fait de l'hétérogénéité de chacun de ces deux blocs historiques. Il a distingué trois catégories de pays :
- les pays industrialisés, parmi lesquels les Etats-Unis, ce pays n'ayant pas suffisamment confiance en son potentiel pour s'engager sur un objectif ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre ;
- les grands pays émergents qu'il ne faut pas stigmatiser et qui ne constituent pas, par ailleurs, un bloc homogène. L'Inde, par exemple, émet peu de gaz à effet de serre et a lancé un des plans de réduction des émissions les plus avancés au monde ;
- les pays vulnérables sont les pays les plus pauvres du monde et les plus touchés par les risques liés au réchauffement climatique, alors qu'ils n'ont aucune responsabilité historique en matière d'émissions de gaz à effet de serre et n'en émettent que peu. Un des enjeux de la conférence de Copenhague est de déterminer ce que les pays industrialisés vont investir dans ces pays afin qu'ils puissent incarner une partie de la solution au réchauffement climatique. En effet, les financements prévus dans le protocole de Kyoto ne leur ont pas bénéficié.
a exprimé son souhait que la Conférence de Copenhague puisse marquer le début de la reconstruction de la solidarité internationale, dans le même temps que celui d'un nouveau développement économique pour l'Europe. Il a appelé de ses voeux la mise en place d'un fonds ciblé minimum garanti.
Il a espéré que le niveau de la représentation des États à Copenhague serait le plus élevé, le Gouvernement français ayant tenté de convaincre nombre de chefs d'État de la planète d'être présents lors de la conférence.
En réponse aux différents intervenants, il a donné les éléments de réponse suivants :
- le « climato-scepticisme » reste étonnamment limité au regard des enjeux essentiels des négociations en cours ;
- il convient d'être particulièrement précautionneux s'agissant de la forêt ;
- l'existence d'engagements contraignants n'est pas un enjeu central, et peu de pays ont tenu les engagements souscrits dans le protocole de Kyoto ;
- la création d'une organisation mondiale de l'environnement (OME) est une question essentielle. Si la compatibilité d'une réglementation préservant l'environnement avec les règles définies par l'OMC est aujourd'hui un véritable enjeu, l'enjeu sera demain la compatibilité des normes de l'OMC avec celles de l'OME.