En réponse, M. Jean Barra, spécialiste des questions énergétiques à la CGT, reconnaissant que les périodes de pointe de consommation étaient différentes selon les pays, a relevé que les échanges d'électricité visant à y répondre existaient avant la déréglementation du secteur de l'énergie en Europe, citant en exemple l'importation par la France d'électricité hydraulique suisse depuis longtemps. Il a en revanche constaté qu'avec la déréglementation, les échanges internationaux d'électricité augmentent régulièrement et plaçent la France dans une situation d'exportateur net d'électricité, pour un volume annuel compris entre 60 et 70 térawattheures (TWh), la plupart des pays européens étant importateurs nets, à l'exception de l'Allemagne, de la République tchèque et de l'Ukraine, qui exportent tous trois quelque 25 TWh chaque année, soit environ le tiers des exportations françaises.
Puis il a indiqué que si cette évolution n'était pas directement liée à la panne du 4 novembre 2006, elle en constituait néanmoins la toile de fond. Cet incident résulte de l'incapacité des transporteurs allemands, suite à la mise hors service d'une ligne à très haute tension, d'acheminer l'électricité d'est en ouest de l'Europe, plus particulièrement de l'Allemagne vers les Pays-Bas, la partie orientale de l'Europe se trouvant alors en situation de surproduction et la partie occidentale en surconsommation. Il a considéré qu'il aurait été vraisemblablement possible de l'éviter en agissant auprès des producteurs situés dans la partie est de l'Allemagne. Pour lui, cet incident, comme celui de 2003 en Italie, démontre que les lois de la physique qui régissent le fonctionnement des réseaux électriques ne sont pas compatibles avec la déréglementation du secteur électrique.