Intervention de Jean-Pierre Sotura

Mission commune d'information sur la sécurité d'approvisionnement électrique de la France et les moyens de la préserver — Réunion du 2 mai 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Pierre Sotura responsable des questions économiques et industrielles à la fédération nationale des mines et de l'énergie de la confédération générale du travail cgt accompagné de Mm. Jean Barra spécialiste des questions énergétiques à la cgt et dominique loret membre du conseil de surveillance de réseau de transport d'électricité rte

Jean-Pierre Sotura, responsable des questions économiques et industrielles à la Fédération nationale des mines et de l'énergie de la CGT :

Indiquant que la CGT était membre de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Fédération européenne des syndicats de service public (EPSU), M. Jean-Pierre Sotura, responsable des questions économiques et industrielles à la Fédération nationale des mines et de l'énergie de la CGT, a tout d'abord relevé que la plupart des syndicats regroupés dans ces organisations établissent un constat d'échec de la déréglementation du secteur de l'énergie, l'EPSU défendant même l'idée de permettre à chaque Etat-membre de ne pas ouvrir totalement les marchés de l'énergie à la concurrence le 1er juillet prochain (procédure « d'opt-out »). Des études montreraient que cette déréglementation et les opérations de concentration capitalistique qui en résultent ont détruit 300.000 emplois au niveau européen. Il a de plus regretté que les importantes ressources financières mobilisées dans ces fusions entre énergéticiens ne s'investissent pas dans les moyens de production et dans les réseaux.

Evoquant ensuite les choix énergétiques qui font débat entre les différents pays, il a relevé que la nécessité d'agir rapidement sur les causes du changement climatique faisait l'objet d'un consensus permettant de progresser au niveau européen. En ce qui concerne le recours plus massif au gaz pour produire de l'électricité, il a jugé que la question de l'approvisionnement en gaz de l'Europe suppose une réponse politique à l'échelon communautaire, justifiant l'opposition de la CGT au projet de fusion entre Gaz de France et Suez. Enfin, il a considéré que le développement de centrales à charbon propres constitue un enjeu technologique important, qui pourrait faire l'objet de coopérations au niveau européen. La CGT soutient l'utilisation du charbon en France, même si le pays n'a pas vocation à y recourir massivement pour sa production électrique ; le rachat de sites charbonniers par des compagnies étrangères confirme l'analyse de son organisation quant à l'avenir de cette source d'énergie primaire, mais cette stratégie suppose de répondre à des questions de plusieurs ordres telles que la situation des salariés, l'acceptation des populations et l'absence actuelle d'entreprises françaises disposant de compétences en la matière.

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