a jugé que cette crise financière était grave, en raison de sa nature de « crise de confiance » et de sa diffusion à l'ensemble de l'économie. Elle a expliqué cette diffusion par la titrisation des prêts immobiliers « subprimes » : la crise immobilière américaine, entraînant une dévalorisation de ces actifs titrisés, avait rapidement conduit à une crise financière globale. Elle a indiqué que les pertes subies par les acteurs financiers américains en 2007 étaient estimées à hauteur de 200 milliards de dollars, mais que les économistes ne pouvaient pas évaluer l'ampleur des pertes futures, qui dépendraient de l'évolution du secteur immobilier américain. Or elle a précisé que les agences de notation, à ce jour, avaient seulement dévalué 9 % des titres RMBS (« Residential mortgage backed securities ») adossés à des crédits immobiliers « subprimes ». Ces derniers étaient estimés, au total, à près de 900 milliards de dollars.
Puis elle a indiqué que la crise financière produisait déjà des effets sur la sphère économique « réelle » aux Etats-Unis, où l'on observait un resserrement du crédit, la dégradation de la confiance des ménages, une baisse du niveau d'emploi et une réduction des perspectives d'activité. En zone euro, la crise, pour le moment, touchait essentiellement le marché interbancaire, par la suite de l'augmentation des coûts de refinancement et des primes de risques. Cependant, on s'attendait à un impact sensible sur l'Europe puis sur la France, du fait du frein aux exportations constitué par le niveau de l'euro au regard du dollar, du ralentissement de la demande, notamment américaine, et du ralentissement de l'investissement des entreprises lié au resserrement du crédit.
Elle a précisé que le décalage dans le temps, par rapport au cycle économique américain, était ordinairement de 2,2 trimestres pour la zone euro et de 3,8 trimestres pour la France.