Intervention de Serge Lagauche

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 29 septembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Rogard directeur général de la société des auteurs et compositeurs dramatiques sacd

Photo de Serge LagaucheSerge Lagauche :

Ce sujet a été abordé dans de nombreux rapports ; on vous a auditionnés également. Il apparaît qu'on se heurte à une certaine indifférence du ministère de la culture qui ne veut pas s'engager dans cette voie. À plusieurs reprises, il a été proposé de commencer par la création d'un observatoire du spectacle vivant que nous n'avons pas obtenu.

Lorsqu'on se tourne vers les collectivités territoriales, des difficultés se posent aussi car chacun veut produire son propre spectacle. Il n'est pas aisé de parvenir à une forme de mutualisation. Le département du Val-de-Marne est tout à fait caractéristique sur ce plan. Une concurrence se crée qui se révèle destructrice. Il n'existe pas dans les départements cette volonté de concertation préalable et de collaboration. Si vous réussissez au sein de la profession à convaincre de se réunir pour se coordonner et faciliter la circulation des représentations, cela pourrait être le déclic afin que le ministère s'y intéresse davantage.

Sur le plan financier, c'est souvent la volonté des responsables des collectivités territoriales qui donne le coup de pouce. Il n'est pas facile de convaincre certaines collectivités. L'idée d'une salle qui ne se remplit pas de manière satisfaisante est très traumatisante pour un élu local. Le spectacle vivant est moins commercial que le cinéma. Il faut se regrouper et accepter de travailler tous ensemble quelle que soit l'appartenance politique. On ne discute pas assez du spectacle vivant. Le Sénat pourrait être à l'initiative, bien entendu avec votre aide, d'une relance de ce travail, de très longue haleine, dans le prolongement des entretiens de Valois. Les professionnels du secteur et les élus peuvent aider à débloquer la situation. Il faudra mener un combat assez fort. En réalité, faire tourner les spectacles en région permettrait à chaque collectivité de réaliser des économies. C'est difficile à mettre en place car la concertation doit avoir lieu au minimum deux ans avant les représentations. L'État devrait jouer son rôle de coordinateur, or il ne le fait pas. Est-ce que les collectivités territoriales sont en mesure de créer le contact ? Vous semblez dire le contraire.

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