Intervention de Pascal Rogard

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 29 septembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Rogard directeur général de la société des auteurs et compositeurs dramatiques sacd

Pascal Rogard, directeur général de la SACD :

Il y a eu un projet absurde de faire signer par le ministre de la culture un arrêté pour pénaliser les salles de cinéma qui diffusaient de l'opéra ou des spectacles vivants car des distributeurs avaient peur de perdre des créneaux d'exploitation. Pour le moment, ce projet ne semble plus d'actualité mais le Sénat pourrait se manifester sur ce dossier.

Si demain nous pouvions diffuser les grands opéras sur l'ensemble du territoire, je trouverais absurde que la politique publique pénalise ceux qui les diffusent. Cela me paraît relever d'un corporatisme étriqué. C'est un outil possible de diffusion du spectacle vivant grâce à la numérisation des salles. Je voudrais rappeler le travail réalisé au Sénat et à l'Assemblée nationale pour permettre de numériser les petites salles de cinéma. Cela va permettre de diversifier la programmation. Il faut simplement veiller à ce que cela n'exclut pas le cinéma. Je trouve tout à fait positif que dans un certain nombre de territoires on puisse maintenant recevoir de grandes oeuvres dramatiques qui sont inaccessibles pour le public. Le rôle du ministère de la culture est de favoriser la création et non de la pénaliser.

S'agissant du compte de soutien, la dernière fois que j'en ai parlé, j'ai commencé à avoir une légère écoute. La seule chose que j'avais demandée - et qui est en cours de réalisation - était de nommer une mission de réflexion avec des personnalités capables de réfléchir sur le financement du système. Je pense qu'une petite partie pourrait être financée par une taxe d'un faible montant sur les billets de spectacle qui permettrait par ailleurs de régler le problème de l'observatoire. J'ai cité aussi les jeux, mais ma réflexion est très ouverte. Il faudrait trouver sur le moyen terme une ressource qui pourrait progresser sachant que les financements publics ne progresseront pas. Il y a un fort intérêt pour le spectacle vivant. C'est la question de l'intermittence qui empêche les responsables politiques à s'intéresser à ce secteur.

Je pense qu'on n'a rien à perdre à la transparence. Le problème du spectacle vivant est que bien qu'il ait progressé en période de crise, on ne peut pas l'affirmer car les perceptions de la SACD ne couvrent pas la totalité du spectre. Quand on ne peut pas communiquer sur une activité en termes économiques, dans la France d'aujourd'hui on n'est pas pris au sérieux. Le spectacle vivant sera pris au sérieux le jour où il y aura des articles sur son impact économique dans les Échos ou la Tribune.

En région, il existe de nombreux observatoires mais les données ne sont pas agglomérées au niveau national.

Je n'ai pas dit que les acteurs étaient immobiles. Les acteurs sur le terrain sont dynamiques. L'immobilisme dont je parle est celui des corporatismes. Il est en train de changer sous la pression d'un fait incontestable, en l'absence de changement il y aura de moins en moins de ressources pour financer la création.

La diffusion des spectacles vivants à la télévision à des heures de forte écoute a progressé sous la présidence de Patrick de Carolis. En région, il pourrait y avoir encore plus de représentations. Il ne faut pas oublier tous les outils nouveaux, en particulier Internet, qui peuvent permettre avec des plateformes d'avoir des diffusions puissantes en termes de publics du spectacle vivant, et qui pourraient dans ce cas-là bénéficier de financements provenant du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). La captation de spectacles vivants ressort de financements audiovisuels.

Si, un auteur se forme ! On n'écrit pas de la même manière pour le théâtre que pour le cinéma. Inversement, comme on ne gagne quasiment pas sa vie dans le théâtre, sauf si on a chance d'être un auteur à succès dans le théâtre privé, des auteurs de théâtre peuvent s'intéresser à devenir auteurs de séries ou de films. Ce sont des formes d'écriture qui s'apprennent. L'écriture est un métier.

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