Intervention de Jean-Paul Alègre

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 29 septembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Pascal Rogard directeur général de la société des auteurs et compositeurs dramatiques sacd

Jean-Paul Alègre, administrateur théâtre :

Je vous remercie de votre écoute et du nombre de questions. C'est très encourageant.

S'agissant de la formation, nous sommes très inquiets de constater que des collègues écrivent des pièces de théâtre pour un ou deux personnages avec un seul décor. Pourquoi ? Il existe une réalité de la production qui fait qu'ils savent que pour être joué un minimum il faut très peu de personnages. Les amateurs, c'est le contraire. Ils recherchent des pièces avec dix personnages. Nous avons fait l'année dernière 18 900 perceptions d'exploitation à la SACD, dont 11 000 chez les professionnels et 7 900 chez les amateurs.

La marionnette qui est si vivace dans tous les pays d'Europe est très faible en France. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas d'auteur pour les spectacles de marionnettes. Il faut écrire pour soixante personnages. En mettant en collaboration toutes ces volontés de nouvelles écritures, on répond partiellement à votre question sur la formation.

Il y a de nombreuses salles en France. Il faut rappeler que ces salles ne peuvent accueillir du théâtre qu'un mois ou quinze jours par an. Lorsqu'on conçoit une salle en France, il faut penser aux contraintes techniques. On pourrait envisager un organisme centralisateur des réflexions sur le spectacle vivant.

Sur la télévision, je suis entièrement d'accord avec le sénateur Daniel Percheron à une nuance près : il serait paradoxal que pour défendre le spectacle vivant on s'appuie uniquement sur l'audiovisuel. Nous avons besoin de la télévision pour inciter à aller au théâtre plus que pour reproduire l'acte théâtral.

Les labels sont indispensables à condition qu'il y ait un organisme qui les ordonne afin qu'ils soient complémentaires. À l'heure actuelle, il y a une opposition entre les labels. Il faut remettre à plat l'organisation des labels. Nous avons besoin de scènes nationales, de scènes conventionnées mais aussi de scènes territoriales. C'est peut-être à vous au Sénat de les inventer ; elles auraient cette mission de faire tourner les spectacles sur un territoire.

J'ai été très sensible au fait qu'on parle des pratiques amateurs. En Bretagne, vous avez la chance d'avoir une association, l'ADEC (art dramatique et éducation). Vous avez été nombreux à indiquer qu'on ne pouvait pas parler du spectacle vivant sans aborder l'éducation. Cette association permet un maillage exceptionnel du territoire qui fait que cette région de France est la première au niveau des pratiques amateurs pour nos perceptions à la SACD.

On n'a jamais dit dans nos propos qu'il y avait de l'immobilisme. On a parlé d'une telle opacité et d'un tel refus de constater les évolutions que cela finit par donner l'impression d'immobilisme.

Je voudrais conclure sur le mot de maillage. Le maillage du territoire est essentiel. Vous pouvez nous y aider en créant cet observatoire du spectacle vivant pour permettre de rassembler l'ensemble des chiffres disponibles.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion