Intervention de Bernard Squarcini

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 mai 2009 : 1ère réunion
Conséquences de la crise économique et financière en matière de terrorisme et d'insécurité — Audition de M. Bernard Squarcini directeur central du renseignement intérieur et M. Eric Bellemin-comte adjoint au sous-directeur de la protection économique

Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur :

En réponse, M. Bernard Squarcini a précisé que :

- techniquement, il n'est pas facile de fermer ces sites, car ils renaissent sous une autre forme et dans un autre pays d'accueil ; de plus, ils constituent une importante source de renseignements sur les mouvements islamistes ;

- ses services, en liaison avec la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) et les services analogues d'autres pays occidentaux, opèrent une surveillance qualitative de ces sites, qui permet une identification des activistes, une neutralisation des réseaux voire une anticipation des projets terroristes qui y sont préparés ;

- les quartiers difficiles des grandes métropoles françaises sont le lieu d'une importante économie souterraine, en dépit des gros efforts accomplis en leur faveur par les collectivités territoriales. On assiste à la création de sociétés parallèles, qui ont leur territoire et qui sont le lieu de replis identitaires mais aussi de développement des affaires. Les quartiers nord de Marseille ont ainsi été profondément réhabilités, mais cette ville, comme tous les ports, est un lieu de trafics, notamment de stupéfiants, aux mains d'une microsociété qui fait vivre des quartiers entiers. Les trafiquants paient ainsi les loyers des appartements qui servent de planques, créent des emplois en recrutant des guetteurs, et poursuivent leurs activités même lorsqu'ils sont incarcérés ;

- l'action des GIR (groupe d'intervention régional) a permis de cibler les pôles d'islamisme radical, qui procèdent tant à des rackets qu'à des trafics. Mais cette lutte contre l'offre de drogue laisse intacte la demande, qui est la source de ces trafics ;

- la bande sahélienne, au sud du Sahara, est traditionnellement marquée par des trafics aux mains des Touaregs ; mais les membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique s'infiltrent dans ces échanges, et les font dériver à leur profit.

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