Intervention de Rémy Pointereau

Mission commune d'information sur la désindustrialisation des territoires — Réunion du 15 décembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Eric Besson ministre auprès de la ministre de l'économie des finances et de l'industrie chargé de l'industrie de l'énergie et de l'économie numérique

Photo de Rémy PointereauRémy Pointereau :

Vous avez dit que les délocalisations représentaient une perte de 13 000 emplois par an depuis quinze ans, ce qui fait quand même 200 000 emplois en tout. Nous disposons d'atouts et d'outils pour renforcer notre industrie : je pense en particulier aux fonds capital risque, à Oseo, mais aussi aux compétences et à l'excellence de la main d'oeuvre. En revanche, le secteur bancaire est trop frileux. Les élus doivent quotidiennement essayer de débloquer des situations inextricables. Les banques disposent de millions d'euros mais répugnent à les investir.

N'oublions pas non plus les délocalisations nationales : des entreprises implantées en milieu rural ont préféré se rapprocher d'agglomérations mieux desservies. Il faudra sans doute repenser l'aménagement du territoire en ce domaine.

Les délocalisations se sont portées vers l'Est, puis vers le Maghreb et maintenant, c'est l'Asie qui est privilégiée. Lorsque des entreprises françaises délocalisent dans d'autres pays européens, la solution à ce problème ne peut être qu'européenne, notamment en ce qui concerne le coût du travail et les charges sociales.

Certaines entreprises relocalisent après être parties en Asie, parce qu'elles ne sont pas satisfaites du travail effectué sur place. Mais je crains que l'on ne voie revenir que de l'assemblage d'équipement. C'est d'ailleurs ce qui va se passer à Châteauroux où une entreprise chinoise va monter une usine pour assembler des panneaux solaires.

En outre, la parité euro dollar pose problème. Les États-Unis et la Chine ont tout intérêt à avoir un dollar faible pour nous inonder de leurs produits. Comment sortir de cette situation ?

La France veut développer l'énergie éolienne et le photovoltaïque. Or, il n'y a pas une éolienne ni un panneau solaire qui soit fabriqué en France. Pourquoi ne pas essayer de développer ces filières ?

Enfin, l'agriculture et l'agroalimentaire sont délocalisables. L'Asie achète des milliers d'hectares dans le monde et nous sommes en train de perdre la main dans ce secteur. Même chose pour les tracteurs : il n'y a pas un engin produit en France !

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