Je suis originaire d'un département, les Ardennes, où 26% des salariés travaillent dans l'industrie, mais cette proportion diminue rapidement. Avant la crise, le système bancaire était frileux, aujourd'hui, il est réfrigérant. Les financements proposés aux entreprises ne sont qu'à court terme alors que les investissements s'amortissent sur le long terme.
Dans ces conditions, comment relocaliser des capitaux pour les mettre durablement à disposition des entreprises ? Dans notre région, le capitalisme est essentiellement familial. Lorsque les chefs d'entreprise passent le relais, ils seraient prêts à laisser une partie de leurs capitaux dans l'entreprise s'ils pouvaient le faire dans un fonds qui mutualiserait les risques, comme des fonds d'investissement de proximité. Or, à l'heure actuelle, rien de tel n'existe. Quand des opérations importantes ont lieu, les fonds de pension américains s'en mêlent : ils essorent les entreprises, les pillent et les savoir-faire disparaissent. Quel gâchis !
La faiblesse de nos PME est souvent montrée du doigt, mais la question de leur financement se pose, une fois de plus. Lorsque des capitaux étrangers arrivent, la production se poursuit dans l'entreprise quelque temps puis, un jour, les machines et les bons de commande partent à l'étranger.