Intervention de Éric Besson

Mission commune d'information sur la désindustrialisation des territoires — Réunion du 15 décembre 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Eric Besson ministre auprès de la ministre de l'économie des finances et de l'industrie chargé de l'industrie de l'énergie et de l'économie numérique

Éric Besson, ministre :

Les statistiques indiquent un retournement en quinze ans. Je ne parle pas des salaires ; ce sont les cotisations sociales qui sont bien plus importantes qu'en Allemagne. Il faudra ouvrir le débat sur le financement de la protection sociale...

Les autres éléments qui pèsent sur notre compétitivité sont connus : mauvaises stratégies, absence de PME-PMI performantes, etc. Sur les 35 heures, permettez-moi de ne pas me prononcer : c'est un sujet pour les grandes échéances électorales. Après l'exonération des heures supplémentaires, il appartient au Président de la République de se prononcer sur une éventuelle nouvelle étape.

Monsieur Raoul, on fabrique en effet en France à partir de pièces venues de l'étranger : c'est l'évolution des industries modernes. Nous voulons que l'essentiel soit fabriqué et assemblé en France - sachant qu'une telle attitude pourrait être contestée au sein de l'Union européenne.

Le low cost est un marché, et il est injuste de reprocher à Renault de s'y implanter avec les véhicules de marque Dacia, fabriqués en Roumanie. D'autant que le low cost permet souvent d'initier le moyen et haut de gamme. Si Renault n'était pas présent sur ce marché, d'autres le seraient !

En matière de nucléaire, nos deux champions ont des stratégies différentes. La France a opté pour la sûreté maximale, avec l'EPR de troisième génération, que propose Areva, mais il y a un marché mondial de la deuxième génération : c'est le créneau d'EDF. Il n'est pas question de low cost nucléaire : ce sont les centrales que nous utilisons aujourd'hui, et que nous prolongeons. L'idée est de proposer une gamme de produits, adaptée aux différents marchés.

Nous voulons parvenir, au sein de la Conférence nationale de l'industrie, à un diagnostic partagé, sachant que les positions de départ sont assez éloignées. Nous allons créer avec Xavier Bertrand un groupe de travail chargé de se pencher sur les conséquences à tirer du différentiel avec l'Allemagne, qui est à la fois notre premier client, notre premier fournisseur et notre premier concurrent.

Monsieur Mirassou, mon prédécesseur s'est battu pour trouver un repreneur à Molex ; une cinquantaine d'emplois ont été créés. Nous nous battons pour que Molex respecte aujourd'hui ses obligations relatives au plan social, fort ambitieux, qui a été mis en place.

Sur les jeunes entreprises innovantes, nous avons trouvé un compromis. Depuis la création du dispositif, le crédit d'impôt recherche est monté en puissance. Le niveau prévu pour 2011 reste donc acceptable.

Je n'entre pas dans le détail de nos actions en matière aéronautique...

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